La chanteuse a, de sa petite touche, su et pu imposer son style «Rnb» imprégné sous les coups du raï. La ville de Sidi Bel Abbès continue de tomber sous le charme du raï et ses révélations étonnantes. En effet, à la quatrième soirée, la surprise a été totale. Chaba Sabrine a plongé tous les présents dans d'incessantes interrogations. Mais qui est donc cette jeune, à la voix de Lara Fabian? La réponse a été toute simple, elle est venue de Bruxelles, capitale de la Belgique, où la jeune vedette montante entame ses premiers pas dans un style innové au verbe romantique cadré par la musique raï, le Rnb. En effet, Sabrine qui a fait une percée triomphale, a renversé toutes les équations en frappant fort devant un public et face aux chanteurs totalement acquis à la musique raï connue pour son verbe cru. La jeune Sabrine est venue en innovatrice et créatrice. Accompagnée de Salwa Lekrafi, son maître et manager, la chanteuse n'a pas tardé à imposer son style «Rnb» imprégné sous les coups du verbe tout aussi raï mais modernisé et réadapté à sa guise. Ayant franchi le stade du trac, la jeune Sabrine, aussitôt adoptée et revendiquée, s'est lancée en interprétant Sabra, Destone et Woulde Bledi. Son show a été entier lorsque celle-ci a bercé les présents sous les effets de Bekhta de Khaled réadaptée dans sa majeure partie en langue française. La chanteuse a franchi le premier pas du monde raï et su tirer à son profit, tous les dividendes lui permettant de percer là où plusieurs chanteurs ont échoué. Les techniques gestuelles dont elle a usé, sa voix fine et son verbe lui ont été autant d'atouts qui lui ont épargné les sévères critiques du public et spécialistes aussi exigeants. D'autre part, il a fallu attendre les soirées de fin de semaine pour que le cours du festival prenne une autre tournure. D'autant que les organisateurs ont usé de tous les moyens pour mettre du «feu» au stade abritant la deuxième édition du Festival du raï. Ainsi, après que la jeune Belge d'origine marocaine ait couronné son solo, Cheb Abbès prend le relais pour achever le public qui ne cessait de revendiquer que «Abbès est de Sidi Bel Abbès». Abbès originaire d'Ath Abbès de Béjaïa, résident à Oran, a lui aussi, embrasé les planches du stade 24-Février. La communion ne s'est pas fait attendre d'autant que Abbès n'est pas méconnu des fans du raï. Ses chansons revendiquant la hargne de vie lui ont valu un grand succès. Annoncé en grande pompe, l'interprète des causes romantiques est venu défendre son aura. Arrivé en vedette, l'enfant du Plateau (Oran) a réitéré tout son long répertoire, à commencer par Kathrou Hmoumi (Mes malheurs s'accroissent). Cette chanson a servi de mèche qui a réanimé l'éternelle revendication juvénile d'une vie meilleure. Cette soif, qui repose, essentiellement, sur la vie en communion de l'homme avec la femme avec ses hauts et ses bas, est tant prêchée par les chanteurs raï à leur tête Cheb Nani qui, lui aussi, n'est pas méconnu du public de l'Oranie. Dès que ce dernier a saisi le micro, le public n'a pas manqué d'exiger la chanson Anna wanna. Le chanteur originaire de Mascara abdique et ses fans s'explosent. Les interprètes du verbe cru détiennent toutes les clefs qui excitent cette jeunesse éprise d'une liberté inconditionnelle et sans frontières. Par ailleurs, la soirée de jeudi a été riche de complicité et d'aveux. Une pléiade d'artistes de renom, qui ont interprète une large gamme de chansons raï, se sont succédé sur la scène. Dés sa montée sur les planches, Cheb Nayer a retrempé la forte présence dans les années d'or de la musique raï en interprétant S'hab El Baroud de Khaled. Le public en pleine interactivité est aussitôt transporté vers le chant sentimental. Noyé dans cette sempiternelle revendication, le même public a été placé dans une autre ambiance créée par Hasni Seghir qui a récidivé à plusieurs reprises en rendant hommage au défunt Hasni en réitérant l'éternel cri de ce dernier à savoir l'Espoir et Klam nass. Auparavant Mimoun, enfant de la capitale de la Mekerra a déterré son ancien répertoire à la belabésienne marqué par le verbe sain accompagné par la guitare électrique, style appartenant et défendu par les artistes de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Pour clore la soirée de jeudi, le soin et l'honneur ont été réservés à Raïna Raï, célèbre groupe qui a représenté la wilaya de Sidi Bel Abbès et l'Algérie dans toutes les manifestations d'ailleurs. Le guitariste Lotfi Attar et son vocaliste Seddik, fraîchement recruté, se sont livrés au jeu interactif Raïna Raï- public. En attendant la clôture du festival à laquelle prendront part, Bilal et Zahouania, la troupe Raïna Hak «filiale dérivée de Raïna Raï» et Faudel ont donné un plein show hier devant un public qui ne cesse de revendiquer la domination et la paternité de la ville de Sidi Bel Abbès pour la musique raï.