Des coordinateurs de wilaya radiés, d'autres suspendus et des poursuites judiciaires prévues contre des journalistes. Le parti AHD 54 vit au rythme de remous qui prennent les allures d'une véritable «conspiration» contre son président Ali Fawzi Rebaïne. Sommes-nous en train d'assister à un remake du mouvement de contestation interne qui a ébranlé le parti au lendemain de la présidentielle de 2004? La supposition n'est pas gratuite. Preuve en est, M.Aïssa Belmekki, le porte-parole de AHD 54 n'exclut pas un tel scénario. Joint, hier, par téléphone, ce dernier a indiqué: «C'est une conspiration semblable à celle de 2004 sauf que cette fois-ci la conspiration est menée par les transfuges du FNA afin de dévier le parti de sa trajectoire.» Pour notre interlocuteur, les «conspirateurs» auraient trouvé prétexte à leur action dans le résultat décevant enregistré par Ali Fawzi Rebaïne à la présidentielle d'avril dernier. «Ces personnes ont profité de l'effet négatif des résultats de la présidentielle précédente pour créer un climat de suspicion entre la direction et les structures de base du parti», souligne-t-il. Combien sont-ils à mener ce mouvement? Le porte-parole du parti est resté évasif sur le nombre exact des «conspirateurs». Cela dit, M.Belmekki a précisé: «Ils sont nombreux. Cependant, il n'y a que trois ou quatre personnes que l'on peut qualifier de meneurs de ce complot.» Refusant de livrer des noms, M.Belmekki a cependant, souligné qu'il s'agit «des coordinateurs des wilayas d'Alger, de Sétif et de Tlemcen». La situation semble avoir pris des proportions telles que la direction du parti a pris une série de mesures «pour maintenir la stabilité des structures». De l'aveu de M.Belmekki, les coordinateurs d'Alger et de Sétif ont été «radiés du parti, conformément à l'article 62 des statuts stipulant l'élimination de tout militant auteur d'acte contre le parti». Aussi, la direction a gelé les activités partisanes de trois autres coordinateurs. Avant leur suspension, ces derniers représentaient AHD 54 dans les wilayas de Biskra, El Oued et El Bayadh. «Ces derniers disposent d'un délai d'un mois pour présenter leurs recours devant la direction du parti, faute de quoi les instances habilitées auront à examiner leurs dossiers et à se prononcer sur leurs cas», a déclaré, fermement, M.Belmekki. La batterie de mesures arrêtées ne se limite pas à ces sanctions. «Il est, également, prévu des poursuites judiciaires contre des journalistes qui se sont évertués à servir de relais aux conspirateurs», a menacé notre interlocuteur. Par cette série de résolutions, le direction du parti entend maintenir le gouvernail du bateau AHD 54 contre vents et marées. Dans une déclaration faite, jeudi dernier, à El Qods El Arabi, Ali Fawzi Rebaïne avait dénoncé «une tentative de déstabilisation menée par une poignée de militants pour déstabiliser le parti». Pour rappel, le président de AHD 54 s'était déclaré en faveur de «l'amnistie des harkis qui n'ont pas commis d'exactions à l'encontre du peuple algérien». Surprenantes, ces déclarations auraient constitué l'un des éléments ayant favorisé la contestation au sein du parti AHD 54. Au rythme où vont les choses, il y a lieu de se demander qui tire les ficelles, et à qui profitera la crise qui secoue, actuellement, la formation politique de Ali Fawzi Rebaïne?