Les prix à Bouira sont de l'avis de tous, excessifs. Qu'ils s'agisse de légumes, de fruits, de viandes...Le citron est en passe d'atteindre les records du pétrole avec 300 DA le kilo. Les citoyens aux revenus moyens ne peuvent plus subvenir aux besoins essentiels. Située au centre du pays, la ville de Bouira constitue une aubaine pour intermédiaires et autres commerçants sans scrupules. Région agricole et grenier des marchés de gros des régions limitrophes, la ville devrait incessamment bénéficier d'un marché de gros, unique solution pour juguler un tant soit peu l'anarchie qui règne actuellement. L'ex-unité Orecpo a été mise au service de la commune pour organiser ce marché. La décision prise par le wali, il y a de cela 3 mois, tarde à se concrétiser. La pomme de terre est à 35 DA, la carotte à 50 DA et la courgette à 90DA... Les prix des fruits, même de saison, oscillent entre 120 et 180 DA le kilo pour la pomme ou la poire. Quand on tente de comprendre le phénomène on bute sur des justifications toutes faites. Pour les services publics, l'origine de cette flambée est à mettre à l'actif de la liberté des prix et de la prolifération des intermédiaires qui contrôlent le marché. Les producteurs, eux rejettent la balle dans le camp des pouvoirs publics qui, selon eux, cèdent la semence et les engrais à des prix élevés. L'inexistence d'un circuit officiel d'acheminement du produit depuis le producteur jusqu'à l'étal profite à certains groupes devenus des lobbies et qui, aux dires de tous, sont les seuls à tirer bénéfice dans cette affaire. Les propriétaires des chambres froides, de leur côté, saisissent l'occasion pour créer des crises et les dénouer à leur convenance. L'Etat à ce niveau se doit d'intervenir surtout que ces personnes ont bénéficié des fonds publics sous forme de prêts pour réaliser leurs chambres. Toutes ces raisons et conséquences sont un argumentaire qui doivent inciter la commune à ouvrir rapidement ce marché de gros et atténuer cette flambée permanente des prix dans une ville qui a la mauvaise réputation d'être la plus chère d'Algérie.