Les prix des produits agricoles ont augmenté de manière excessive, au grand désappointement des revenus modestes. La flambée des prix concerne pratiquement tous les produits agricoles, y compris ceux de saison. Les agrumes sont tout simplement inaccessibles, à l'exemple de la mandarine et des oranges, écoulées entre 120 et 180 DA le kilo, sans parler du citron qui a tendance à s'aligner sur les produits cotés en bourse au même titre que le café et le sucre. La pomme de terre, l'oignon, l'ail, les petits pois, les haricots à écosser, le piment vert, les carottes, les navets, etc. n'ont pas été épargnés par cette flambée qui semble s'inscrire dans la durée. « Nous nous approvisionnons à des prix élevés au niveau du marché de gros », explique un détaillant pour justifier sa marge bénéficiaire, avant de lancer que le prix d'un quelconque produit est fixé en fonction d'autres paramètres tels le transport, l'impôt, etc. Le même langage est développé par les grossistes qui indiquent, de leur côté, que les producteurs ou autres mandataires écoulent leurs marchandises aux prix qui les arrangent. Dans tous les cas de figure, ce sont les consommateurs qui sont les grands perdants. Ils se trouvent ainsi contraints de concilier le couffin avec les autres dépenses, et ce dans un contexte d'inflation. Outre la nécessité de mettre en œuvre des opérations de contrôle des prix dans la perspective de moraliser les marchés, il serait également opportun d'engager la réflexion autour de la promotion du secteur de l'agriculture. Ce dernier qui a bénéficie d'un important investissement public au titre du plan national de développement agricole (PNDA, des divers dispositifs de soutien et de la politique du renouveau agricole, continue d'enregistrer d'année en année une stagnation à tous les niveaux. Mais, cette situation ne devrait en aucun cas servir de motif à l'augmentation inquiétante des produits agricoles, estiment certains observateurs qui mettent l'accent sur la nécessité de réorganiser les filières agricoles et de les doter de stratégies pour leur permettre d'atteindre leurs objectifs et de répondre aux besoins des consommateurs, et contribuer par là même à la sécurité alimentaire. La lutte contre les circuits de commercialisation informels des produits agricoles peut s'avérer aussi un des axes de travail importants, susceptible de conduire à l'approvisionnement et à la stabilité des marchés des fruits et légumes. La chaîne de froid qui a été réalisée avec l'apport financier de l'Etat au titre de soutien, ne doit pas servir de moyen de stockage destiné à encourager et servir la spéculation sur les produits agricoles, estiment d'autres citoyens, exaspérés par la flambée des prix qui risque de passer à un palier supérieur avec l'application de la décision de la tripartite relative à l'élévation du SNMG à 15000 DA.