La secrétaire générale du Parti des travailleurs est venue à la rescousse du gouvernement en estimant que les réactions d'une partie du patronat ne sont nullement justifiées. La porte-parole du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a estimé hier lors d'une conférence de presse organisée au siége de son parti, que les mesures contenues dans la loi de finances complémentaires 2009 sont «une victoire pour l'économie nationale et pour l'Algérie». Elle les trouve «globalement positives» et s'est longuement félicitée «du changement de cap» du gouvernement. Avant d'entamer sa conférence de presse, Louisa Hanoune a tenu d'abord à expliquer le silence de son parti par rapport à cette loi en soulignant que sa formation avait pris le temps nécessaire pour la décortiquer et aussi par rapport aux divers questionnements soulevés par la presse nationale «La majorité des mesures vont dans le sens de la sauvegarde de l'économie nationale et des intérêts du peuple. Cette loi de finances complémentaire met le holà à la fuite des devises. Ces mesures vont mettre fin à l'importation sauvage qui freine le développement du pays, à l'évasion fiscale qui a atteint les 700 milliards de dinars et barrer la route aux centres occultes qui ont amassé des sommes colossales. Il existe une maffia qui gangrène l'économie nationale. Le gouvernement avait un besoin urgent d'assainir la situation. Les aides multiples accordées au secteur de l'agriculture en amont et en aval, la suppression de la TVA pour le secteur du tourisme et la pêche sont salutaires.» La secrétaire générale du PT estime pourtant que beaucoup de choses restent à faire encore. Par exemple, dit-elle, l'Etat n'a pas encore pris des mesures pour sauver les 230 entreprises structurées ou celles concernant la réouverture des usines fermées depuis. PourLouisa Hanoune, la privatisation en catimini «doit cesser». Pour elle, les engagements de l'Etat doivent être tenus. Elle citera le cas de l'entreprise Engi aujourd'hui rachetée par le groupe allemand Linde qui doit, selon elle, revenir à l'Etat: «Le Premier ministre a promis de la renationaliser», dit-elle. Louisa Hanoune qui est venue à la rescousse du gouvernement durant toute la conférence de presse s'est attaquée violemment aux tenants du statu quo en estimant que les réactions de certains experts économiques et d'une partie du patronat ne sont nullement justifiées: «Nous sommes étonnés que des personnes aient axé exclusivement leur réaction sur la suppression des crédits de consommation et particulièrement le crédit véhicule. Au PT nous sommes pour cette suppression. Mais pour ne pas pénaliser cette infime partie de la population, nous demandons au gouvernement de lancer un crédit automobile sur des fonds publics. Il faut trouver des mesures transitoires pour ne pas pénaliser davantage cette catégorie. Le gouvernement doit descendre sur le terrain pour expliquer les décisions prises. C'est absolument incompréhensible de la part du gouvernement. Il ne doit pas avoir honte. Subit-il des pressions?», s'est interrogée la présidente du PT. Pour la conférencière, le gouvernement a même tardé à prendre de telles mesures de sauvegarde: «Déjà en 2007 lors de la crise des subprimes, j'ai alerté le gouvernement sur les conséquences néfastes que pouvait induire cette crise. Mais ils ne m'ont pas écoutée. Même les députés ont rigolé. Et c'est pour cette raison que j'ai demandé la dissolution de l'APN et l'organisation d'élections législatives anticipées. Voyez l'histoire de la loi sur les harraga. Elle n'a pas mis fin à ce phénomène. Des personnes sont jetées en prison. Le président de la République doit geler cette loi. Elle est contreproductive.» La sortie médiatique avant la rentrée sociale de Louisa Hanoune fut également l'occasion pour elle de révéler que la campagne pour la collecte de signatures lancée il y a quelques mois, a atteint le chiffre de 100.000. «Elle atteindra les 200.000 à la rentrée sociale» dira-t-elle. Elle dénoncera la politique du couffin du Ramadhan qu'elle trouve «honteuse» et n'arrive pas à expliquer sur un plan politique «le flou qui caractérise les relations entre les institutions de l'Etat».