Des candidats potentiels usent de différents moyens pour assurer leur élection à la chambre haute du Parlement. La députation est devenue synonyme de fortune et d'enrichissement. Les tentatives de corruption ont de multiples visages, notamment à l'approche des sénatoriales. Les partis politiques et leurs élus font l'objet de convoitises aussi bien des autres partis que d'hommes d'affaires, ambitieux de siéger à la Chambre haute. «Nous avons des preuves», a fulminé Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), pour dénoncer la tentative de «corruption» dont seraient victimes les élus de sa formation à l'approche des sénatoriales..«A l'approche des sénatoriales, nos cadres et militants dans plusieurs wilayas font face à des pressions et tentatives de corruption», a réitéré sur un ton ferme Louisa Hanoune, hier lors d'une conférence de presse au siège du Centre international de la jeunesse, à Sidi Fredj, Alger, sanctionnant la session ordinaire du conseil national. Ainsi, le contexte de l'achat de voix continue à gangrener le champ politique. Des candidats potentiels de formations politiques aux sénatoriales usent de différents moyens pour assurer leur élection à la chambre haute du Parlement. La députation est devenue synonyme de fortune et d'enrichissement. Cela donne un avant-goût de ce que sera le prochain renouvellement partiel du Conseil de la Nation, prévu fin décembre. Pour ainsi dire, la compétition sera âpre. Et il n'est pas exclu de voir se tisser des alliances que d'aucuns qualifient de «contre nature.» la fin justifiant les moyens. A titre d'exemple, la conférencière dira: «A Ouargla, un candidat du FLN a proposé la somme de 100.000 dinars pour avoir les voix de nos élus.» Pour Mme Hanoune, ce genre de pratiques porte atteinte à la crédibilité des instituons de l'Etat. Au demeurant, l'oratrice a cité d'autres exemples. Selon cette dernière, «nos élus de Sidi Bel Abbès ont également reçu une autre proposition du même genre. Cette foi-ci, c'est un candidat du RND qui leur a promis la coquette somme de 300.000 DA». Les exemples ne manquent pas. Sur ce registre, Mme Hanoune cite le cas de la wilaya d'El Tarf. «Dans cette wilaya, c'est un élu du FNA qui a tenté de soudoyer les élus du PT.» En plus de ces tentatives de corruption politiques, les élus du PT auraient subi d'autres formes de pressions. «A Biskra, un militant du FLN a fait à l'une de nos militantes une proposition des plus indécentes.» Quel genre de proposition? Et Mme Hanoune de révéler: «Ce dernier lui a proposé d'accuser un autre militant du FLN de harcèlement sexuel.» Cela dit, Mme Hanoune a précisé: «Nous sommes conscients que ce genre de pratiques ne répondent, en aucun cas, à des directives émanant des directions nationales des différents partis cités.» Appuyant sa lecture, Louisa Hanoune laisse ouverte la porte des négociations à ces partis. «Seulement, ce genre de tractations doit se passer entre les directions nationales des formations politiques concernées», a estimé la porte-parole du PT qui soutient que, «nous sommes prêts à conclure des accords politiques avec tous les partis intéressés». Abordant l'actualité nationale, Mme Hanoune a souligné que seul l'Etat est habilité à fixer le Snmg. «Le Snmg est une norme. La fixation du Snmg est du ressort exclusif de l'Etat, le patronat n'a pas à y participer» souligne Louisa Hanoune. Pourtant, vendredi, Mme Hanoune avait proposé, au nom de son parti «un Snmg à 35.000 DA». Proposition contenue dans une correspondance adressée au chef de l'Etat, le 29 avril dernier. Et contre toute attente, le Parti des travailleurs compte lancer une campagne de sensibilisation autour du projet de loi de finances 2010. «Nous n'avons pas encore terminé l'étude de cette loi. Cependant, je peux d'ores et déjà avancer que ce texte marque une avancée pour notre pays.» Et Mme Hanoune d'affirmer: «Par rapport aux dispositions de la loi de finances complémentaire, le gouvernement n'a pas reculé.» Au demeurant, la conférencière a déclaré: «L'impératif est d'encourager le développement humain.» Réitérant ses proposions traditionnelles, l'oratrice a appelé à consolider la cohésion sociale par des mesures urgentes et courageuses. Lesquelles mesures consolident la souveraineté nationale. Néanmoins, la responsable du PT dira: «La souveraineté du pays ne peut être assurée sans la consécration de la souveraineté populaire.» Lors de sa conférence, Mme Hanoune a insisté sur «la réforme politique profonde du pays par l'élection d'une Assemblée constituante.» C'est ainsi que la conférencière a posé «l'impératif de rendre le pouvoir au peuple.»