«Ça marche très bien pourvu que ça dure», a affirmé une vendeuse chinoise, tenant une boutique et de soutenir que le flux est incessant vu les prix appliqués. Dans ces boutiques tenues par des Chinois à la rue Larbi-Ben Mhidi (centre-ville d'Oran), vous n'aurez que l'embarras du choix. Les prix sont accessibles à toutes les bourses. Mais en l'absence de législation, ces commerçants de l'Empire du Milieu imposent, à leur guise, les soldes. Aussi, les temps deviennent durs pour les commerçants locaux. Certains devant la déferlante chinoise, ont même changé d'activité après avoir, justement, loué leurs boutiques aux Chinois qui ne lésinent pas sur les moyens. Ce qui permet, de plus en plus, aux adeptes du maoïsme de renforcer leurs activités commerciales. Pour ce faire, ces commerçants importent leurs marchandises directement de Shanghai en Chine. Des conteneurs sont débarqués au port d'Oran, mais le plus souvent, cette marchandise est «importée» par cabas. Grâce à leur stratagème, ces nouveaux commerçants imposent leur loi quant aux prix des marchandises proposées. Cette déferlante chinoise est expliquée, par certains observateurs, par la présence en masse de leurs collègues activant dans d'autres secteurs, notamment l'habitat et les travaux publics. «Bientôt, nous serons submergés par le phénomène des délocalisations. Les produits de consommation seront nettement moins chers, mais l'argent se fera plus rare», avait prédit un commerçant oranais. Aujourd'hui, peut-on stopper ou tout au moins freiner l'élan de ce rouleau compresseur chinois? Ce n'est pas si sûr, vu que leur stratégie repose sur les sempiternelles soldes affichées sur les devantures de leurs magasins qu'ils louent au prix fort.