L'antenne locale de l'Ansej n'a jamais délivré les documents nécessaires pour que ces jeunes investisseurs acquièrent des registres du commerce. Une quarantaine de jeunes promoteurs à la pépinière de l'Ansej de Tizi Ouzou risquent des poursuites judiciaires pour exercice sans registre du commerce. Bénéficiant de locaux et de projets d'investissement au sein des anciennes Galeries de la même ville, ces derniers se retrouvent aujourd'hui dans l'illégalité. Les faits remontent à quelques années lorsque l'Etat a voulu aider et encadrer des jeunes dans une expérience très prometteuse. Des prêts bancaires, des locaux au centre-ville de Tizi Ouzou et un encadrement professionnel en direction d'une quarantaine de projets triés en collaboration avec le Bureau international du travail. Mais, à Tizi Ouzou et malgré les moyens mis par l'Etat, l'expérience a lamentablement échoué. Aujourd'hui, ces jeunes se retrouvent dans une situation infernale et insupportable. En 2005, quarante dossiers étaient en attente dans les tiroirs de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej). En collaboration avec le BIT (Bureau international du travail), l'Etat décide de lancer une expérience réussie sous d'autres cieux, dans la création des petites entreprises. La présence des experts de cette instance internationale a aidé au choix, sans, pratique de favoritisme, des projets à lancer. Les jeunes promoteurs, pour la plupart lassés par les embûches bureaucratiques des banques, se sont étonnés des convocations émanant de l'Ansej. Sur les lieux, on les informe que leurs dossiers ont été élus pour les lancer dans le cadre d'une pépinière au niveau des anciennes Galeries, un bâtiment sis en plein centre-ville des Genêts. L'aventure était attirante, l'occasion était inespérée. Les jeunes sortis du désespoir ont reçu leurs locaux, clés en main. Quelque temps après le début d'activité de ces entreprises essentiellement dans le secteur des services, les embûches apparaissent. Les jeunes ne désespèrent pas, l'expérience valait la peine. Ils chercheront un interlocuteur pour régler une multitude de problèmes mais ils ne tarderont pas à se rendre compte que l'antenne locale de l'Ansej veut se dessaisir de ce dossier. Les problèmes sont multiples. Après quatre ans, aucune instance ne veut prendre en charge la pépinière de l'Ansej de Tizi Ouzou. A présent, une partie de ces projets exerce sans registre du commerce. L'antenne locale n'a pas délivré les documents nécessaires pour que ces jeunes investisseurs acquièrent des registres. Une autre partie se retrouve sans crédits bancaires promis alors que la totalité exerce sans contrat de location des locaux. Pour pousser les jeunes à mettre la clé sous le paillasson et quitter le bâtiment, les responsables, initiateurs de l'expérience restent muets face aux poursuites judiciaires dont sont victimes les promoteurs et actionnées par la direction du commerce de la wilaya. Beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui poursuivis en justice pour exercice d'activité commerciale illégale. Sans interlocuteurs et sans tutelle, les quarante promoteurs ont saisi toutes les parties pouvant apporter leur soutien en vue d'une solution: les responsables de wilaya, la direction générale de l'Ansej ainsi que les ministères de la Solidarité et du Travail. En vain. Une omerta entoure cette pépinière. Ces jeunes promoteurs sont soumis à la loi de l'usure.