Un passage au nouveau week-end problématique pour les commerçants. Pour les Algérois, la transition vers le nouveau week-end de vendredi et samedi semble se dérouler le plus normalement du monde. Certains commerçants ont estimé que l'impact réel de ce changement ne sera perceptible qu'après deux ou trois semaines. Pour d'autres, cette mutation se fait déjà sentir. En effet, pour le propriétaire d'un grand magasin spécialisé en vente de vêtements en cuir et daim à la rue Didouche-Mourad, il y a indéniablement un changement qui se fait déjà sentir. Pour lui, les chalands se déplaçaient jeudi pour aller à la banque retirer de l'argent et venir le dépenser dans des achats divers. Et de s'interroger: «L'éventuel client doit-il donc s'approvisionner en argent jeudi pour ne faire ses achats que samedi? Ce matin de samedi c'est plutôt relaxe, mais patience, la journée est encore longue...» Attablés à une terrasse de café, nous avons abordé quelques clients qui se sont prêtés gentiment à un dialogue sur la question. Pour un couple exerçant des professions libérales, «aucune différence dans ce changement n'est à signaler du moment qu'il nous appartient de choisir nous-mêmes le week-end». Cependant, ils devraient aussi s'adapter au rythme du nouveau repos hebdomadaire admettent-ils. Intellectuels qu'ils sont, ils approuvent «toute idée ou décision allant dans le sens d'une sortie du marasme économique qu'endurent les pays dits sous- développés», sans pourtant se leurrer, disent-ils, par les nouvelles appellations mondiales «de pays en voie de développement ou émergents comme les pays développés et nantis se plaisent à nous nommer». Pour le patron de ce même café, «ce premier week-end (nouveau) l'a astreint à réduire ses approvisionnements ne sachant pas encore comment allait affluer la clientèle». Interrogé à son tour, le gérant de l'agence Djezzy de la rue Didouche Mourad, a affirmé que «les week-ends, l'ancien et le nouveau, n'ont aucun impact du moment que l'afflux de la clientèle est observé lors du changement de puce, de paiement d'une facture ou encore lors du lancement de nouvelles offres. Ce qui n'advient que périodiquement, un week-end ou n'importe quelle autre journée de la semaine». Pas de réponse à nos questions chez l'opérateur Nedjma. La gérante de l'agence nous a signifié qu'elle ne peut répondre à nos questions sans l'aval de la direction. Le marché, point crucial et focal de tout déplacement des pères de familles et des ménagères, a été par ailleurs un lieu essentiel de l'enquête menée par L'Expression. Le chef du marché Réda-Houhou (ex- Clauzel), en poste depuis un quart de siècle, a rappelé qu'«il y avait quinze ans, un jour de fermeture obligatoire était observé pour le grand nettoyage. Aujourd'hui, il n'en est pas de même. Le marché est ouvert tous les jours de la semaine, mais le matin seulement, de 7h à 13h30, ce qui laisse tout l'après-midi pour le nettoyage. Aussi, le nouveau week-end n'implique pas un vrai changement», a souligné le responsable du marché. Abordé à son tour, un passant, la soixantaine consommée, rappelle que le nouveau week-end ne gêne pas la pratique de l'Islam. «Au Royaume-Uni, où vit une communauté importante de confession musulmane, originaire surtout d'Asie (Inde, Pakistan et autres) une autorisation de deux heures seulement est accordée aux musulmans pratiquants pour se rendre à la mosquée le vendredi», dit-il.