La soirée de clôture du Festival de la chanson arabe de Djemila a été caractérisée par la présence d'un public record. Contrairement, en effet, aux récentes soirées, notamment celle de mercredi et jeudi qui ont été ébranlées par la nouvelle du décès de Ali Nasri, connu sous le nom de Katchou, qui a perdu la vie suite à un accident de la circulation à Batna et qui ont donné lieu à une atmosphère quelque peu triste, celle de vendredi a été, le moins qu'on puisse dire, à la hauteur de l'événement pour sceller en apothéose la 5e édition du Festival de la chanson arabe de Djemila qui s'est déroulé sous le thème d'«Al Qods, capitale éternelle de la culture arabe». En dépit du fait que le billet d'accès ait été fixée à 700DA, c'est-à-dire plus de 30DA par rapport aux premiers jours du festival, il reste néanmoins que des milliers de personnes ont tenu à être présentes à ce dernier épisode de la 5e édition du Festival de Djemila. «Le show vaut le coup.» disent la plupart des jeunes que nous avons accostés, devant les portes menant vers l'esplanade. «A Tunis par exemple, vous payez pratiquement dix fois ce prix pour assister à un spectacle d'un artiste comme Houari Dauphin ou Diana Haddad» notent encore nos interlocuteurs. Toujours est-il que c'est avec la chanteuse Diana Haddad, très attendue que débuta ainsi cette soirée en présentant devant ses fans, venus d'un peu partout d'Algérie, un cocktail de ses meilleures chansons. On citera, entre autres, Lakaïtek Oua Dounia Lile, Aala Bali, ou encore Ya Ayani qui ont fait vibrer pendant presque une heure un public composé essentiellement de familles qui ont chanté en choeur avec l'une des artistes les plus réputées dans la chanson arabe. A la fin de son show, Diana Haddad a tenu à remercier d'abord le public algérien «qui reste pour moi un vrai connaisseur. Je suis sincèrement contente de ma présence ici parmi vous. Tout ce que je peux vous dire, c'est que je suis honorée, d'être invitée à Djemila. Une ville que j'ai eu le plaisir de découvrir et connaître du moment qu'on ne me disait que du bien d'elle», dit-elle. Concernant la chanson arabe révolutionnaire, principalement celle contre l'occupant sioniste en Palestine: «Elle n'a donné aucun résultat. Je pense que le plus important, c'est de faire en sorte de constituer, nous les chanteurs arabes, un front pour combattre l'occupant israélien en Palestine et également tous les fléaux qui touchent nos peuples», a ajouté la chanteuse libanaise émue au moment où elle quittait la scène sous une chaude ovation de la part des présents. Puis ce fut au tour du chanteur Salah El-Eulmi de présenter quelques tubes qui ont fait sa réputation du coté de la capitale des Hauts-Plateaux tout comme dans les autres coins du pays à l'image de la chanson Bent Al Batimat et bien d'autres chansons au style sétifien. Le tour est venu, ensuite, à l'un des pionniers de la chanson moderne staïfie, en l'occurrence Cheb Khallas. Celui-ci a présenté un cocktail de nouvelles et anciennes chansons dont les plus connues, à savoir Sayess Sayess Ya Raïs, Oulili ya Aïnia Oulili et autre Ouach Dani lilghorba. Pour la deuxième partie de cette soirée de clôture, les férus de la chanson raï ont eu droit à un beau spectacle présenté, cette fois-ci, par l'un des pionniers de la chanson sentimentale, Houari Dauphin. Déjà dès son apparition sur la scène de l'arc Caracalla, pratiquement tout le public s'est levé pour le saluer. Il interpréta ainsi Al Achek Kouani ou Malaha Oumri Ghaïdtaha, qui enflammeront les jeunes dont certains sont venus spécialement pour le voir de près et chanter en choeur avec lui ses meilleurs tubes. La fin de cette soirée pas comme les autres, a été conclue par un spectacle de jeux d'artifices qui donna des couleurs à une ville qui a veillé pendant plus d'une semaine au rythme de la chanson arabe et plus particulièrement algérienne dans toute sa diversité. En attendant, les organisateurs donnent rendez-vous à leur public pour la prochaine édition. A l'année prochaine donc...