Malgré l'opposition de l'association du village de Djoua à l'incursion de nouvelles moeurs contraires à la culture locale, la deuxième édition du Festival de Djoua aura bel et bien lieu aux date et lieu prévus. Ce qui a été l'événement culturel marquant de la wilaya de Béjaïa se distinguant dans sa tenue en matière d'organisation et sa portée socioculturelle et économique, sa retentissante réussite dans sa première édition, le Festival de Djoua, risque de connaître de sérieuses perturbations. En effet, l'association locale de Taderth (village) de Djoua s'oppose à sa tenue et espère son annulation. En effet, dans une déclaration rendue publique, cette association s'oppose catégoriquement au déroulement de ce qu'elle qualifie de «soi-disant festival de Djoua» au lieudit Thaliouine du village de Djoua pour motif de moeurs contraires à la culture locale du village. «Notre association appuyée par la signature de près d'une vingtaine de propriétaires terriens du lieudit Thaliouine, et ses environs s'oppose catégoriquement à la tenue de ce soi-disant festival qui a dans sa première édition, dévié de sa trajectoire de tourisme propre», nous déclare Zahir Khelfaoui. Celui-ci n'est autre le cousin germain de la grande famille des Khelfaoui de Djoua avant d'expliquer que «le promoteur dudit festival, Boubekeur Khelfaoui en l'occurrence, n'a pas tenu ses engagements devant les sages de notre village à qui il a promis de les consulter pour toute initiative. Malheureusement par manque de respect à notre association et les gens de notre village, il n'a pas su saisir la chance qu'on lui a accordée». «Nous sommes demandeurs d'initiatives qui génèrent le progrès et le développement local, mais pas au détriment de nos us et coutumes», affirme notre interlocuteur avant de répondre à notre question sur cette sortie à la veille de la tenue du festival prévu du 15 au 21 juillet prochain. «Nous avons alerté les concernés, le président de l'association, Youcef Khelfaoui, et le promoteur du projet Boubekeur khelfaoui en les invitant à l'Assemblée générale du village après la tenue de la première édition pour présenter leur projet et leur vision. Ils ont décliné l'invitation, ce qui nous a poussés à agir et à suivre cette procédure tout en les tenant au courant.» De son côté, Youcef Khelfaoui, le président de l'association de Djoua de Béjaïa qui travaille en collaboration avec une même association à Paris réfute cette opposition, la qualifiant de complot visant au sabotage du projet dans ses dimensions socioculturelles et économiques. «Le festival aura lieu bel et bien à la date prévue avec des autorisations au niveau local et national. Désormais, et malheureusement pour ces gens qui agissent de cette manière, le festival de Djoua a un cachet national, voire même international à partir de cette année. C'est tous les enfants des 48 wilayas qui sont invités pour un brassage culturel. C'est notre manière de faire sortir la Kabylie de l'isolement», déclare le président de l'association qui est aussi commissaire du Festival avant d'affirmer en concluant: «Nous avons eu les autorisations des propriétaires terriens sur toute la surface prévue pour la tenue du festival qui aura lieu à la même date et au même lieu et que la fête commence.» Par ailleurs, si ce Festival arrive à connaître des perturbations ou plutôt, être compromis dans le pire des cas après tous ces préparatifs, ce sera sans doute un gâchis et une grande déception pour les hommes de culture qui ont affiché leur soutien et leur solidarité à l'égard des promoteurs dudit festival.