Une monumentale soirée d'été au grand bonheur des Algérois. Sous le patronage du ministère de la Communication et de la Culture à sa tête Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture et porte-parole du gouvernement et, en marge du Festival de Timgad, l'Office national de la culture et de l'information (Onci), en partenariat avec l'établissement Arts et Culture, l'Office Riadh El-Feth (Oref) et la compagnie aérienne Khalifa Airways, ont prévu un programme riche et varié pour les fans des soirées dansantes. Ainsi, après la soirée du 12 juillet, animée par le grand chanteur tunisien Saber Erribai qui a enchanté son public, la deuxième soirée fut réservée aux amoureux de la chanson égyptienne qui sont venus en masse applaudir leur favori. Ihab Tewfik, ce monument de la chanson égyptienne, en porte-parole de l'amour et de la tendresse, interprète chevronné des jeunes en mal d'amour, des vieux en mal de jeunesse et de familles en mal de plaisir nocturne, a émerveillé son public pendant deux heures, qui furent trop courtes au goût de beaucoup de spectateurs qui auraient souhaité que cette soirée ne finisse jamais. La soirée, prévue pour 21 h, ne commence en fait qu'à 22 h, sur des notes de musique des chansons de Abdelhalim Hafez, jouées merveilleusement bien par les mains magiques de l'orchestre, formé entre autres de Mustapha et Salah au synthétiseur et de Khaled à la derbouka. Le retard fut causé par une conférence de presse improvisée sur place par des journalistes de l'Entv qui ont retenu la vedette plus longtemps que prévu, ce qui a énormément déplu aux spectateurs impatients de voir leur idole. Déjà, dès 19 h, la foule commence à déferler sur le théâtre de verdure ; les meilleures places faisant face à la scène sont déjà prises d'assaut, les retardataires se frayent un chemin tant bien que mal au milieu de la foule et se placent là où ils ont une chance de voir le chanteur, même si cela déplaît aux premiers venus. Cette fois-ci, contrairement aux soirées précédentes, l'organisation s'est nettement améliorée. La douce et dynamique Amina, attachée de presse de l'Onci, qui n'arrêtait pas de s'activer pour suivre de près l'organisation en s'assurant surtout que les membres de la presse étaient bien installés, avait bien du pain sur la planche...«Ce n'est pas du tout évident de faire respecter les règles chez nous, on a beau expliquer, rien à faire», s'indigne une jeune hôtesse qui avait du mal à se faire obéir. Cela s'explique aisément d'autant plus que les membres de la presse eux-mêmes, notamment ceux de l'Entv qui se croient tout permis, en privilégiant une dizaine de membres de leur famille au détriment de simples citoyens, venus plus tôt mais auquels on a interdit les premières places, ont dérogé à la règle en manquant aux règles les plus élémentaires de civisme. Malgré ces petits dérapages, l'ambiance était fort chaleureuse en cette soirée de juillet 2002. Ihab Tewfik, dans toute la splendeur de son costume, ému de voir autant de monde accroché à ses paroles, répétant par coeur toutes ses chansons, s'en est donné à coeur joie. Pendant 2 heures ses fans ont droit à ses plus belles chansons: Saharouni ellil ouyounek, un amoureux transi, qui se languit pour sa bien-aimée, Malhoumch fi tayeb, El ayam el hilwa, Kalimouh, et d'autres titres tantôt rythmés à vous faire danser, tantôt langoureux à vous faire pleurer. En exclusivité, Ihab Tewfik a même chanté les titres de son nouvel album qui ont été très vite retenus et repris par l'assistance. Ainsi, le public algérien a pu apprécier en direct Houma kelmetin, habibi bahibak, «En deux mots, je t'aime», un hymne à l'amour, «Koulou yewâd ou bass, yetmasken hatta yetmaken», «Tout le monde promet sans tenir sa promesse». Une chanson qui a beaucoup plu, qui a beaucoup ému et dans laquelle chacun s'est senti concerné. A minuit, le conte de fées prend fin et la vedette disparaît sous un tonnerre d'applaudissements. La soirée a été fort agréable, avec un ténor de la chanson égyptienne qui, plein d'humilité et de modestie, d'un air enjoué et défiant les agents de sécurité, s'est mêlé de nombreuses fois à son public, voulant s'en approcher pour lui témoigner sans doute son amour et sa reconnaissance. A ceux qui ont raté cette première soirée, Ihab Tewfik en promet une seconde, le 16 juillet 2002 et au programme également, le groupe Kool and the Gang le 15, Nawal Zoghbi le 17, Chico and the Gipsy le 20, Abdelwahab Doukali le 21, Fella Ababsa le 22 et Assala Nasri le 24 juillet 2002, toujours au théâtre de Verdure d'Alger. Avis aux amateurs...Un grand bravo aux organisateurs, et un peu plus de civisme de la part de nos spectateurs.