La ville a été quadrillée par un impressionnant dispositif de sécurité. Malgré le net retour au calme, les habitants de Ghazaouet ne sont pas près d'oublier de sitôt l'horrible accident de route ayant coûté la vie à seize personnes dont quinze membres d'une même famille. Il a fallu plus de 3 heures aux sauveteurs pour arriver à découper, dans une mare de sang, les tôles déchiquetées et retirer 16 corps inertes et mutilés. Hier, les visages étaient toujours crispés et l'indignation était à son comble. Les habitants de la ville de Ghazaouet ont enterré hier leurs morts dans un climat de deuil très émouvant, rappelant les séquences des grands massacres de la tragédie nationale. L'horrible accident a endeuillé toute la ville qui n'a jamais connu une telle hécatombe auparavant. La tension était à son summum tandis que la situation sécuritaire est toujours précaire. Le spectre des affrontements plane toujours. La ville a été quadrillée par un impressionnant dispositif de sécurité venu en renfort de toute l'Oranie. La ville de Ghazaouet a vécu un début de semaine agité. Plusieurs questions reviennent comme un leitmotiv, notamment sur les causes réelles de cette triste tragédie. Selon les premiers éléments d'informations, les enquêteurs ont retenu la défaillance du système de freinage du camion (camion semi-remorque) qui aurait lâché au moment où le chauffeur a, à l'entame de la descente de l'entrée de la ville, vainement tenté de stopper. «À la faveur de la descente, le semi-remorque en folie a surgi et percuté de plein fouet le fourgon qui s'apprêtait à se rendre à la station balnéaire de Sidi Youcha distante de 18km» a-t-on indiqué. Par ailleurs, d'autres sources affirment qu'il est prématuré de tirer la moindre conclusion. «Il est difficile de déterminer avec exactitude les causes réelles de l'accident. Il faut exploiter toutes les pistes vu l'ampleur et les stigmates de l'accident. L'enquête est en cours» soulignent-on. Hier, les lieux de l'accident étaient méconnaissables vu les grands dégats provoqués par la collision. Sur un autre plan, les habitants de Ghazaouet n'ont pas cessé de déplorer les courses infernales et dangereuses observées, quotidiennement, par les chauffeurs peu soucieux des règles régissant la conduite dans l'agglomération. En effet, plusieurs pétitions par les citoyens dénonçant les dangers causés par des camions traversant leur ville, ont été établies, signées et adressées aux responsables locaux. En vain. Toutes les routes, rues et ruelles, de la ville de Ghazaouet sont empruntées, dès les premières heures de la journée, par des camions de gros tonnages appartenant, dans leur quasi-totalité, aux trafiquants de carburants appelés dans le jargon local les hallaba. «Un seul credo est observé par les chauffeurs contrebandiers, acheminer rapidement le carburant vers l'autre bout de la frontière et revenir aussitôt pour s'approvisionner de nouveau» dénonce-t-on. «Il faut des sanctions» clament les habitants de Ghazaouet encore sous le choc et la colère.