Un calme précaire a régné ce dimanche matin à Ghazaouet, secouée la veille par de violentes émeutes suite au tragique accident de circulation qui a coûté la vie à 16 personnes. Durant cette journée, des jeunes déchaînés s'en sont pris à plusieurs édifices publics, surtout le siège de la CNAS qui a été complètement saccagé. Mais la crainte de la reprise des hostilités après les enterrements de victimes planait encore. Des mesures de sécurité sans précédent ont été prises à l'occasion des obsèques des victimes de l'accident. Les forces de l'ordre ont quadrillé la ville pour parer à d'éventuelles émeutes. La tension montait au fur et à mesure que se rapprochait la prière d'El Asr, moment choisi pour l'enterrement. Aux environs de 17 heures, le convoi funéraire, 10 ambulances de la Protection civile et des entreprises publiques s'immobilisent devant la mosquée. Dans une ambiance solennelle, la procession mortuaire se dirige vers le cimetière. La consternation est visible sur les visages éplorés des membres de la famille et des voisins. Une foule incroyable accompagnait les victimes de l'accident de circulation à leur dernière demeure. La mort tragique des 16 personnes mortes dans un accident de circulation a secoué toute la population de Ghazaouet et le cimetière du paisible village « Edemine » où a eu lieu l'enterrement était trop étroit pour recevoir les nombreuses personnes qui tenaient à témoigner leur sympathie aux familles des victimes et à leurs proches. Sur un bout de papier collé au cercueil, on avait inscrit le prénom des victimes, Amel, Hayet, Latéfa, Ilhem… pour ne pas confondre les tombes. La scène était sobre et profondément émouvante à tel point que des larmes irrépressibles noyaient les yeux des présents. Nul n'est resté insensible au passage de la procession mortuaire. Notons qu'une délégation de la wilaya, conduite par le secrétaire général, le chef de cabinet, le président de l'APW ainsi que les autorités locales, a assisté aux obsèques. Une heure environ après, un groupe de jeunes a voulu organiser une marche pacifique mais les forces de l'ordre, déployées en nombre, sont parvenues à disperser la foule. Dès lors, les arrestations se sont multipliées. Au même moment, un autre mouvement de protestation s'est déclenché à Sidi Amar, à l'est de la ville. Un groupe de jeunes a essayé de fermer la RN 98, mais il a été repoussé par les éléments de la brigade antiémeutes. C'est seulement vers les 21 heures que le calme est revenu.