Dix ambulances de la Protection civile et d'entreprises publiques suivies d'une foule impressionnante accompagnaient à leur dernière demeure les dix victimes, la famille Arab, à Edmine, un quartier sur les hauteurs de la ville. Tlemcen. De notre bureau Quatre autre ambulances transportaient les autres corps à Ouled Ali, Sidi Aïssa et Draouch. Difficile de rester insensible au passage de la procession mortuaire hier après la prière d'el asr. La famille Arab est la plus touchée puisqu'elle a perdu sept de ses membres. Zaïr (2), Cherfaoui (2), Nedjari (2), Serrak, Daânoune, le chauffeur du camion Bekhti : en tout seize personnes ont été enterrées dans une atmosphère horrible. En face, les services de sécurité appelés en renfort et des jeunes silencieux se regardaient en chien de faïence. Il faut dire que la ville, qui était complètement quadrillée, était sous pression. D'autant plus que onze jeunes ont été arrêtés, la veille, à l'issue des émeutes qui ont causé des dégâts matériels importants aux différentes institutions étatiques dont la Cnas, le siège de l'APC, le tribunal et l'annexe de l'APC du quartier des Sables. « Pour que les choses se calment, il faudrait d'abord libérer les jeunes détenus », affirment les citoyens. Notons que le commissaire de police a été légèrement blessé à la nuque et à la jambe lors de la manifestation, tandis qu'un policier a été touché au poignet par une pierre. Du côté des émeutiers, personne n'a été blessé, excepté une fillette touchée au visage par une bombe lacrymogène. Hier, pratiquement tous les commerces des quartiers des familles endeuillées ont fermé. Notons qu'une délégation de la wilaya conduite par le secrétaire général, le chef de cabinet et le président de l'APW a assisté aux obsèques. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que des jeunes du quartier les Sables ont tenté de s'en prendre au siège de Sonelgaz. En revanche à Sidi Amar, un groupe de jeunes a tenté de fermer la RN98, mais il a vite été repoussé par les éléments de la brigade d'intervention rapide. Nous y reviendrons.