«La gendarmerie a côté de vous», tel est le slogan de la campagne média de ce corps. Bienvenue dans le nouveau monde de la gendarmerie nationale: ouverture vers les médias, café et thé à volonté et visite du centre des opérations au commandement général de la GN à Chéraga à l'ouest d'Alger. Des journalistes ont été ainsi conviés, hier, à un point de presse animé par le chef de la division de la sécurité publique, le colonel Maâmeri, le responsable de la sécurité routière, le colonel Douagui sous les auspices des responsables de la cellule de communication de la Dggn, le colonel Meddah et le commandant Bourremana. Le point du jour, le «plan Dauphin». «C'est un plan complémentaire au dispositif sécuritaire normal et qui vise la sécurisation de la saison estivale», explique le colonel Maâmeri. Reconduit chaque été, du 15 juin au 15 septembre, ce dispositif spécial est axé sur «une sécurité de proximité qui s'articule autour de la sécurisation des points noirs recensés sur les réseaux routiers et des lieux de rassemblement comme les plages avec une présence et une disponibilité des gendarmes H 24», ajoute l'officier. Afin de rester à l'écoute «des préoccupations sécuritaires des citoyens», des numéros de téléphone sont mis à la disposition du public. Le rétablissement de la confiance et «l'amélioration des rapports personnels» entre le citoyen et la gendarmerie comptent aussi parmi les objectifs de cette opération et des autres missions de routine de ce corps. Le plan Dauphin couvre les 14 wilayas côtières et une bande de 200 kilomètres de profondeur ainsi que 100.000 km de réseau routier. Les moyens engagés, indique le colonel Maâmeri, englobent 20.000 hommes, 1400 motocycles, 9 hélicoptères pour surveiller le réseau routier, 64 cynogroupes ( brigades canines) et 3000 véhicules. L'officier insiste sur la nécessité d'impliquer les citoyens dans cet effort de sécurisation et de protection de l'environnement. «Il est impensable que notre action soit suffisante, c'est ici que le rôle des médias est important», souligne le colonel Douagui, chargé de la sécurité routière. La saison estivale est malheureusement synonyme d'une hausse considérable des accidents de la route. Rien qu'en milieu urbain, ils font 3000 morts en moyenne l'année. En 10 ans, les accidents ont causé la mort de 44.000 personnes, soit quelque 246 morts par mois, 8 décès par jour et 2 par heure. Le chiffre des blessés par mois atteint 2733 alors que financièrement, ces accidents coûtent au pays 35 milliards de dinars, soit plus de 400 millions de dollars. Le colonel n'hésite pas à parler de «terrorisme routier» et présente une comparaison effarante: alors que le parc véhicule de la France est de 40 millions de voitures, ce pays compte 8000 morts par an à la suite d'accidents, l'Algérie, qui compte un parc de 3 millions de véhicules, enregistre des moyennes entre 4000 et 4500 morts l'année. La gendarmerie a initié un programme de sensibilisation ciblant les usagers de la route. Affiches, prospectus, contact direct avec les conducteurs au niveau des postes de contrôle routiers et partenariat avec la radio et la télévision, tout un arsenal. Mais, précise-t-il, «nous ne sommes qu'un maillon, des départements ministériels ont leurs missions». Il note également que le permis de conduire renouvelable chaque cinq ou dix ans peut en partie, réduire l'hécatombe. «Les accidents les plus fréquents mettent en cause les jeunes conducteurs ayant un permis récent et conduisant des véhicules neufs», lit-on dans la fiche distribuée par la cellule de communication de la Dggn. La gendarmerie, annonce le colonel Douagui, devra très prochainement s'équiper en radar et détecteur de vitesses ainsi que d'alcootest. Pour rappel, le taux d'alcoolémie toléré ne doit pas dépasser les 0,1 /gramme. Notons que le non-respect du Code de la route représente 85 % des causes d'accidents. Les 15 % restants concernent la vétusté et le manque d'entretien des véhicules, le mauvais état des routes et la signalisation insuffisante. L'urgence pour la gendarmerie, explique le colonel Mâameri, est de réoccuper le terrain sur les réseaux routiers afin de dissuader les auteurs d'infractions. «Le citoyen reste l'élément le plus important de ce dispositif», concluent les officiers. Alors, bonne saison à l'ombre de nos amis gendarmes et gare à la vitesse et à l'alcool au volant!