Eviter une dégringolade des prix et espérer une reprise à la hausse de la demande sont les priorités de l'Opep. Un baril de pétrole à 70 dollars satisfait entièrement certains pays de l'Opep à tel point que le ministre koweïtien du Pétrole, Cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, estime que l'organisation doit maintenir son niveau de production actuel inchangé. Cette déclaration est faite à quelques jours de la prochaine réunion de l'organisation prévue pour le 9 septembre prochain à Vienne. Le Koweït n'est pas le seul pays à estimer que le prix de 70 dollars est susceptible de couvrir les charges d'exploitation des compagnies en dégageant une marge bénéficiaire et de garantir des rentrées suffisantes en fiscalité pour le budget de l'Etat. L'Algérie se trouve en effet parmi ces pays. Le Sahara blend s'est vendu à une moyenne de plus de 50 dollars le baril lors des six premiers mois de l'année, selon l'Opep. Les calculs du ministère des Finances réduisent ce prix à environ 45 dollars, selon les déclarations faites à la presse par le ministre Karim Djoudi dimanche dernier. Les pays de l'Opep ne veulent pas prendre le risque de réduire la production pour contraindre le marché à la hausse ni à l'augmenter au risque de provoquer un surplus. Ces analyses conduisent le ministre koweïtien à appeler au maintien de la production de l'Opep car il estime satisfaisant le niveau actuel des prix. Il a en effet indiqué en réponse à une question de la presse sur une éventuelle modification de la production de l'Opep pour influencer les cours, qu'il espérait que le prix du baril reste entre 70 et 80 dollars. Cette position est exprimée au moment où le pétrole a justement atteint hier les 70 dollars sur les marchés asiatiques après les bons résultats de ventes au détail aux Etats-Unis, selon les courtiers. Hier matin, le baril de Light Sweet Crude pour livraison en septembre gagnait 79 cents à 69,98 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 72,81 dollars, en hausse de 44 cents. On est encore loin de la période où les cours avaient atteint en juillet 2008 un plus haut niveau historique à 147 dollars. Ils étaient ramenés à 32 dollars en décembre en raison de la baisse de la demande en énergie liée à la crise financière mondiale. L'Algérie espère un terme rapide à la crise pour que la demande puisse à nouveau reprendre à la hausse. Le ministre des Finances a indiqué dimanche qu'une reprise de l'économie mondiale est prévue en 2010 mais qu'elle n'est pas épargnée par tous les risques. Celui de l'inflation guette notamment l'économie des Etats-Unis qui ont injecté des masses importantes d'argent. L'Algérie exporte quotidiennement 1,2 million de barils de pétrole. Elle en a tiré des revenus de 76 milliards de dollars en 2008. Elle n'en espère que la moitié pour cette année étant donné que la moyenne du prix est divisés par deux passant de 100 dollars le baril en moyenne en 2008 à 50 dollars lors des mois écoulés. Habituellement, le quota de production de l'Opep tourne autour de 25 millions de barils par jour.