Si El Hadj Saïki a préféré le contact direct avec les nouvelles générations, Ould Hocine, lui, a opté pour l'écriture. A l'occasion de la célébration du 20 Août, le moudjahid Saïki a ouvert un musée de l'ALN chez lui à Sour El Ghozlane. Nous avons retrouvé les photos de martyrs et des documents qui illustrent les faits d'armes des chouhada et moudjahidine de la Wilaya IV. Nous avons aussi retrouvé les traces des grandes batailles que relate le moudjahid Ould Hocine dans son oeuvre Au coeur du combat. Si El Hadj Saïki a préféré le contact direct avec les nouvelles générations dans le cadre d'un musée, le moudjahid Ould Hocine, lui, a opté pour l'écriture. Précisons que dans le cadre des cafés littéraires organisés en marge des expositions ventes du 51e Salon du livre et multimédia amazigh qui s'est déroulé à la Maison de la culture Ali-Zaâmoum de Bouira, le moudjahid Mohamed Cherif Ould Hocine a animé une conférence où il est revenu longuement sur son ouvrage Au coeur du combat édité par la maison d'édition Casbah. L'oeuvre écrite en français a été traduite dans les deux langues nationales. L'auteur a, dans son intervention, expliqué les raisons qui l'ont poussé à publier les notes de son carnet personnel de combat, carnet qu'il a montré aux nombreux présents. «Pendant toute ma présence au maquis, je prenais note des préparatifs de nos missions pour ensuite enterrer mon manuscrit que je récupérai après la mission...Cette réalité ne doit pas être la propriété d'une personne, mais c'est le bien de la collectivité. Pour cela, j'ai tout consigné dans le livre.» L'auteur, qui compte sur une mémoire infaillible, a aussi précisé que l'objectif premier de son action se veut un moyen de transmettre l'Histoire aux jeunes générations. Il passera en revue les différentes batailles auxquelles il a directement participé avec une précision inouïe quant aux dates, lieux et personnes présentes. Ainsi, il expliquera comment un groupe composé de 35 éléments, le commando Si Zoubir du nom de son chef, a tenu tête à une force largement plus importante en effectif et en logistique. «Sur 7 mois de combat sans répit, notre unité perdra 8 éléments seulement...» L'auteur précisera qu'il parle de ses compagnons et non de sa participation personnelle, fait qui donne au témoignage une crédibilité avérée. Pour revenir au livre, signalons que sa traduction a été faite par un groupe de fils de chahids. Le choix des trois langues n'est pas fortuit. L'oeuvre est une référence historique qui peut être enrichie dans un grand projet d'écriture de l'histoire de notre pays. Les faits qui y sont relatés sont une réponse aux détracteurs qui, volontairement ou involontairement, ont essayé de semer le doute et tenté de ternir l'image du pays. Malgré la difficulté du genre littéraire, le témoignage, l'auteur et ses collaborateurs sont arrivés à transmettre une réalité dans son intégralité et fidèlement. Le livre écrit dans trois langues s'adresse à toute la composante algérienne dans sa diversité linguistique et montre que la révolution algérienne n'a pas souffert d'un quelconque tribalisme. «Elle est l'oeuvre de tous les Algériens et Algériennes sans distinction», avait dit, entre autres, le conférencier. L'auteur parlera dans son oeuvre de hauts faits d'armes menés hors de sa zone d'affectation, la Wilaya IV, par des compagnons qu'il a connus. Il cita entre autres El Hadj Saïki de Sour El Ghozlane. Cet ex-officier de l'ALN a, de son côté, aménagé le rez-de-chaussée de son domicile et l'a transformé en musée de l'ALN. «Je veux que la nouvelle génération connaisse l'histoire de son pays parce qu'un pays qui oublie son passé, compromet son avenir...» Parce qu'ils partent un à un, ces vrais moudjahidine se doivent de corriger l'écriture et assainir ce dossier. Le jour de la promotion du livre Au coeur du combat, la volonté divine a voulu qu'un de ses meilleurs amis décède ce 5 mai 2009, il s'agit du moudjahid hadj Benalla qui a préfacé son oeuvre. El Hadj Saïki, de son côté, a publié plusieurs ouvrages et témoignages. En les abordant, ces auteurs-acteurs évitent de rentrer dans des polémiques sur la mort de Chabani, de Krim parce que pour Ould Hocine, «le livre se veut un document d'histoire et non des ‘'histoires''». «Le silence des moudjahidine après l'Indépendance est dû à la volonté de construire le pays... nous avons des circonstances atténuantes qui justifient ce silence. Aujourd'hui, nous pouvons apporter nos témoignages et écrire notre histoire.» A une question concernant le combat de Saïd Zamoum, Ould Hocine relatera l'itinéraire de ce combattant et dira clairement que Saïd Zamoum n'a jamais trahi la cause nationale.