Les deux partis ont «joué» le jeu lors des précédentes élections présidentielles. Entre autres formations politiques souhaitant intégrer le monde partisan algérien et attendant leur agrément, deux embryons de formations sont toujours dans l'expectative. Toutes les deux ont «joué» le jeu lors des élections présidentielles précédentes. Chacune a endossé un rôle qui lui sied. Il s'agit de parti l'Union des démocrates républicains (UDR) de Amara Benyounès et du PJL de l'ancien bras droit du Dr Taleb Ibrahimi, Mohamed Saïd. Si le premier a choisi de rejoindre l'équipe en charge de la campagne présidentielle de Bouteflika, le second a préféré courir seul, même en lièvre. Le transfuge du RCD qui garde un grand espoir de voir un jour proche son parti, nanti, du fameux agrément lui permettant d'activer, observe un silence sage, paradoxal à la nature du personnage. «Il faut poser la question à M.Zerhouni!», nous rétorque Amara Benyounès qui rappelle avoir «déposé la demande d'agrément en juillet 2004» mais continue à attendre une réponse qui n'arrive toujours pas. La loi 89-11 du 5 juillet 1989 relative aux associations à caractère politique, qui traite en fait des partis politiques, est pourtant claire, notamment en ses articles 11,15,16 et 17. Celle-ci astreint les pouvoirs publics à s'exprimer dans les huit jours qui suivent les deux mois de la date de dépôt du dossier et de la délivrance du recipissé. Une non-réponse équivaut tacitement à un avis favorable permettant à la formation politique d'activer en toute légalité. Cependant, ce n'est pas ce qui se passe en réalité. «Certes, c'est ce que dit la loi sauf que pour activer, ne serait-ce que pour tenir un meeting, l'on vous exige l'agrément, tout comme lors de retrait de dossier de candidature en prévision de la participation à des élections», déclare l'ancien partisan de la formation de Saïd Sadi et ex-ministre de la Santé dans le gouvernement Benflis. Amara Benyounès reste cependant, confiant et compte sur le retour d'ascenseur pour «service rendu» durant la campagne électorale, notamment, en faisant un travail de fourmi au niveau de la région de Kabylie où il a été «envoyé» en mission de reconnaissance et de préparation de la visite du candidat Abdelaziz Bouteflika lors de l'élection d'avril 2009. Son autre bon point, c'est d'avoir réussi le challenge et de contribuer à assurer un accueil chaleureux au futur président de la République, lors de sa visite à la ville des Genêts. Un bon point qui reste marqué au profit du probable président de l'UDR. L'autre formation qui attend toujours qu'on lui signifie une reconnaissance pour avoir contribué à «crédibiliser» la même élection d'avril passé qui, rappelons-le, souffrait du manque de prétendants de taille à la magistrature suprême est celle de Mohamed Saïd. Celui-ci en bon politicien rompu aux arcanes avait alors accepté ce rôle en espérant être rétribué en contrepartie par l'accréditation de son parti pour la justice et la liberté (PJL). Ce dernier qui a déposé sa demande d'agrément le 19 mai passé sait qu'il a dépassé les délais prévus par la loi qui prévoit deux mois au bout desquels le ministère de l'Intérieur est tenu de rendre une réponse négative ou positive, le cas échéant, cela permettra, de facto aux prétendants d'activer en toute légalité sur la base du seul récépissé. Mais chez Da Belaïd, la sagesse l'emporte encore une fois. L'un de ses proches nous confirme «qu'aucune réponse n'a été encore donnée par le département de Zerhouni, mais on attend encore 4 ou 5 jours pour voir!» tout en pensant que les décideurs, du fait qu'ils continuent à mener des enquêtes sur la composante humaine de la formation, essaient de nous dire «ne vous inquiétez donc pas, tout se passera bien!»