Le taux des réserves ne dépassera pas les 120 milliards de dollars. Le matelas financier de l'Algérie «s'effilochera avant la fin de l'année 2012» a affirmé le Dr Amhamed Hamidouche, expert auprès de la Banque mondiale, dans un entretien qu'il a accordé au confrère arabophone El-Khabar. Ce dernier a relevé que les chiffres des réserves de change annoncés par le gouverneur de la Banque d'Algérie contredisent ceux du Centre national d'informations et statistiques de la Douane (Cnis). La chute des prix des hydrocarbures conjuguée à la stabilisation du volume des exportations épuisera à coup sûr les réserves de change algériennes avant même la fin de l'année 2012, selon cet expert. Celles-ci connaîtront «une diminution de 10 à 15 milliards de dollars durant la fin de l'année» consécutivement à l'amorce d'une nouvelle baisse des cours des hydrocarbures, a présagé encore ce dernier. Cette tendance va se poursuivre jusqu'au mois de janvier de l'année en cours. Le Dr Hamidouche a insisté, notamment sur le fait que le chiffre de M.Leksaci (gouverneur de la Banque centrale) comporte forcément une erreur, d'autant plus qu'il est pratiquement impossible de réaliser le niveau de 143,1 milliards de dollars de réserves indiqué, si on se réfère aux chiffres donnés par le Centre national d'informations et statistiques de la Douane. Le bilan du Cnis faisait état d'un volume d'exportations de l'ordre de 20,7 milliards de dollars et de 19,9 milliards de dollars d'importations. Il ressort un excèdent d'un milliard de dollars., sachant toutefois que les services relatifs au transport portuaire et aéroportuaire et l'expertise internationale connaissent un déficit net et clair passant de 4,7 milliards en 2006, à 10,9 milliards en 2008. Un simple calcul permettra de conclure un déficit de 3 milliards de dollars affectant la balance commerciale souligne le même expert qui remet en cause le chiffre de la Banque centrale en estimant aussi que plus de 10 milliards de dollars de dividendes sont transférés chaque année par les entreprises étrangères et les multinationales (en hydrocarbures). Cela est considéré par cet expert comme facteur négatif dans la balance des paiements. Autre facteur influençant le taux des réserves est la non-intégration de la Bourse d'Alger dans l'économie mondiale. Ainsi, selon cet expert de la Banque mondiale, le taux des réserves ne dépassera pas les 120 milliards de dollars. Dans le même ordre d'idées, l'éventuelle baisse des prix de l'asphalte, des matériaux de construction etc. sera à la rescousse du programme quinquennal de 150 milliards de dollars. Si les réserves de change permettront 3 mois d'exportations, il n'en demeure pas moins que c'est la crise économique et sa période qui déterminent la demande mondiale y compris celle des hydrocarbures.