De près de 100 dollars en moyenne en 2008, le prix moyen du baril a fortement chuté pour se situer à 53 dollars en 2009. Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a reconnu que «les finances extérieures du pays ont subi les effets de la crise mondiale», à travers le recul des prix des hydrocarbures. De près de 100 dollars en moyenne en 2008, le prix moyen du baril a fortement chuté pour se situer à 53 dollars en 2009. Les recettes d'exportations des hydrocarbures sont passées de 79 milliards de dollars en 2008 à près de 20 milliards de dollars durant le 1er semestre 2009. Les importations ont connu une stabilisation durant le 1er semestre de cette année, atteignant 38 milliards de dollars en 2008, après une forte progression entre 2005 et 2008. Les réserves de change sont passées de 143 milliards de dollars à la fin 2008 à 144 milliards de dollars à fin juin 2009 et se stabilisent en juillet 2009. Les finances publiques ont subi un recul de 40% de la fiscalité pétrolière pour les cinq premiers mois de l'année 2009 comparés à la même période de l'année 2008. Ce manque est compensé en partie par une amélioration des recettes ordinaires du Trésor, en hausse de 30%. Malgré ces aléas liés à la conjoncture internationale, les mesures décidées par le chef de l'Etat au cours de cette décennie, permettent aujourd'hui au pays d'affronter la situation avec sérénité. Parmi celles-ci, figurent le remboursement anticipé de la dette extérieure pour 16 milliards de dollars, l'arrêt du recours aux emprunts extérieurs, et les différentes mesures destinées à freiner la hausse des importations et l'accélération des transferts de capitaux. «C'est grâce aux choix prudents qu'elle a effectués tout au long de cette décennie que l'Algérie arrive à maintenir aujourd'hui sa dynamique de développement»: ce constat a été émis par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, dans ses directives et remarques après l'exposé fait jeudi par Karim Djoudi, ministre des Finances. Dans ce rapport exhaustif présenté lors d'une réunion d'évaluation consacrée au secteur des finances, présidée par le chef de l'Etat, le ministre a présenté la situation économique et financière du pays et ses perspectives, ainsi que les mesures prises pour réformer le secteur bancaire en particulier et tout le secteur en général. Le prochain programme quinquennal concourra aux nouveaux reculs attendus du taux de chômage, grâce à la création de 3 millions d'emplois. L'exposé relève aussi le renforcement du rôle des contrôleurs financiers ainsi que la dynamisation de la mission préventive de l'Inspection générale des finances (IGF). La douane a engagé, pour sa part, un important programme de développement de ses moyens humains et matériels et verra bientôt le dépôt d'un projet de révision du Code des douanes. Concernant la réforme des banques et du marché financier, l'exposé a mis en évidence la poursuite de la réforme des banques publiques, la généralisation de programmes de formation et l'amélioration des méthodes en partenariat avec des banques étrangères, ainsi que le doublement des fonds propres des banques publiques durant les deux dernières années. Ces réformes bancaires et financières ont amélioré le financement des microprojets, créateurs d'emplois. Elles ont conduit à une amélioration de près de 150% du volume des microprojets financés par les banques. D'autres points viennent conforter cette démarche: le développement des mécanismes et institutions de leasing, l'ouverture de filiales de banques publiques, de leasing et de capital investissement au niveau de chaque wilaya, et la création du Fonds national d'investissement (FNI). De nouvelles incitations sur le crédit à la promotion immobilière au bénéfice des citoyens souhaitant acquérir, bâtir ou agrandir leur habitation seront initiées. S'agissant du secteur des assurances, citons la création prochaine d'une Ecole nationale des assurances, d'un Fichier national des conducteurs et la lutte contre la fraude à l'assurance. Ce secteur a lancé le produit «rapatriement des corps» au profit de notre communauté nationale à l'étranger et continuera d'oeuvrer pour l'élargissement de sa gamme d'intervention. En conclusion, le président de la République a abordé la crise mondiale et ses implications. Il a souligné qu'il fallait s'atteler davantage à promouvoir une diversification économique et de nouvelles recettes pour le pays. Le président de la République a également précisé que «la crise mondiale est venue nous rappeler l'ampleur de la dépendance du pays envers le marché mondial des hydrocarbures et la nécessité d'accélérer les efforts de développement pour inverser cette situation». «L'Etat s'y attellera encore fortement avec un nouveau programme d'investissement public qui dépassera nettement les montants déjà avancés. Mais nos agents économiques doivent aussi emprunter ce même chemin pour récupérer d'abord le marché local, réduire le coût des importations et partir à la conquête de nouveaux marchés à l'étranger», a souligné le président de la République.