Le chef de l'Etat a présidé, jeudi dernier, une réunion d'évaluation du secteur des finances au cours de laquelle le grand argentier du pays, Karim Djoudi, a exposé un rapport sur la situation financière du pays, ses perspectives, ainsi que les mesures arrêtées dans le cadre de la réforme bancaire et des différentes administrations sous sa tutelle. Parmi les décisions à fort impact sur les conditions de vie de la population, le communiqué rendu public, à l'issue de la réunion, annonce de nouvelles incitations incessamment sur le crédit à la promotion immobilière au bénéfice du citoyen souhaitant acquérir, bâtir ou agrandir son habitation, sans toutefois fournir de détails. Au plan macroéconomique, l'année 2008 a connu, rappelle le rapport, une croissance hors hydrocarbures de 6,1% et une inflation (hausse des prix) de 4,4%. Le document rappelle que l'économie nationale a subi les effets de la crise financière mondiale via la chute des prix du pétrole. Les cours de baril sont passés d'une moyenne de 100 dollars en 2008 à 53 dollars durant le 1er semestre 2009. Les recettes extérieures du pays ont connu ainsi une forte baisse. Les recettes d'exportation d'hydrocarbures sont passées de 79 milliards de dollars en 2008 à près de 20 milliards de dollars durant le 1er semestre de l'année en cours. Selon le rapport, les importations se sont stabilisées durant les six premiers mois de 2009 après avoir enregistré une forte progression entre 2005 et 2009, atteignant 38 milliards de dollars en 2008. Les réserves en devises sont passées, elles, de 143 milliards de dollars à fin 2008 à 144 milliards de dollars à fin juin 2009. Elles se sont stabilisées en juillet 2009 selon le document. Le volume de la dette extérieure à moyen et long terme se chiffre à 3,9 milliards de dollars. Les signaux restent ainsi au vert en dépit des effets persistants de la crise financière internationale. Concernant les finances publiques, le rapport note une chute des recettes fiscales pétrolières de 40% au cours des cinq premiers mois de l'année 2009, compensée en partie par la progression de 30% des recettes fiscales ordinaires. Chute de 40% des recettes fiscales pétrolières En dépit des retombées négatives de la crise financière mondiale, l'Algérie maintiendra son intense rythme de développement grâce à l'épargne publique accumulée, insiste le rapport. La réduction de la dette extérieure et de la dette interne, la création du fonds de régulation, le recours exclusif à l'endettement en monnaie locale, autant de mesures qui ont permis d'amortir les effets de la tempête financière et de favoriser le financement des investissements publics. Le document note que le prochain plan quinquennal permettra de baisser le taux de chômage à travers la création de 3 millions d'emplois. Concernant les mesures décidées dans le cadre de la réforme bancaire et la modernisation de l'administration, le document laisse entendre qu'une plus grande coordination sera développée entre les différentes institutions de contrôle, notamment entre la Banque centrale et les banques commerciales, la douane et l'administration fiscale, pour mieux lutter contre les fraudes fiscales, douanières et le blanchiment d'argent. Concernant la réforme du secteur bancaire et du marché financier, elle sera poursuivie à travers de nouveaux contrats de performance pour leurs dirigeants, la généralisation graduelle de programmes de formation des personnels et l'amélioration des méthodes en partenariat avec de grandes banques étrangères. Le document rappelle qu'un plan de développement et de développement du marché financier est en cours d'élaboration en vue de sa dynamisation. Dans ses orientations sur ce dossier, le chef de l'Etat a insisté sur la nécessité de poursuivre cette politique prudente de gestion financière qui a permis d'amortir les effets de la crise sur l'Algérie. Le président de la République a souligné que la crise financière est venue nous rappeler l'ampleur de la dépendance du pays envers le marché mondial des hydrocarbures, de la nécessité d'accélérer l'effort de développement pour inverser cette tendance. “L'Etat s'y attellera encore plus fortement avec un nouveau programme d'investissement public qui dépassera les montants déjà avancés.” Enfin, le chef de l'Etat “a instruit le gouvernement à valoriser et mettre en œuvre l'ensemble des encouragements et incitations déjà arrêtées en faveur de l'investissement local, de poursuivre la remise à niveau de l'outil industriel public, tout en y encourageant des partenariats de qualité”.