Le texte de ce programme est non seulement prêt, mais a été adopté en Conseil des ministres, dimanche dernier. Le 21 juillet prochain, l'APN aura, entre autres projets de loi, à transformer en textes juridiques définitifs ou à rejeter le privilège de passer au crible le programme d'action du second gouvernement Benflis. Le texte de ce programme est non seulement prêt, mais a été adopté en Conseil des ministres, dimanche dernier. Il ne reste plus qu'à attendre l'échéance de l'APN pour pouvoir écouter les avis, voire les amendements que devrait, en principe, proposer l'opposition. Sur ce point justement, certains élus FLN, qui, dans cette perspective, se disent prêts à voter l'intégralité du programme du gouvernement, même si ce dernier faisait paraître des imperfections nécessitant des correctifs de leur part, déclarent qu'ils ne voudraient surtout pas user sinon abuser de ce qu'on désigne à l'ONU comme une faiblesse du fonctionnement des Nations unies, quand le président de la plénière est assuré d'obtenir une majorité dite «automatique» à chaque vote. Pour éviter d'être confrontés à un tel écueil, les mêmes élus se déclarent disposés à en appeler à leur patience en s'efforçant d'écouter jusqu'au bout les interventions de l'opposition, même si son argumentaire ne devrait mériter qu'on s'y attarde particulièrement. Cela dit, revenons à présent au programme à proprement parler. Au moins pour savoir que de tous les textes adoptés lors des législatures de cette dernière décennie, celui dont prendront connaissance les députés, le 21 juillet prochain à l'APN, se distingue des précédents par son extension à la politique extérieure de l'Algérie qui, effet des dernières législatives oblige, entre pour la première fois dans les prérogatives du gouvernement qui en assume la responsabilité sous le sceau de l'entente parfaite avec le chef de l'Etat. C'est indubitablement une première qui fera date dans le court terme dans le cadre des réformes des institutions de l'Etat, dont la mise en oeuvre est quasiment en cours. Par ailleurs et selon les indications que nous avons recueillies, le programme du gouvernement devrait s'articuler autour de plusieurs actions prioritaires, dont la «restauration de la sécurité...partout à travers le territoire national», ne serait pas la moindre. En fait, le programme ne laisse rien passer sans solution ; pas un secteur d'activité humaine n'est laissé en marge que ce soit du point de vue de la croissance économique, de la prise en charge du social, de la culture ou de la sécurité nationale. Le gouvernement aura à connaître de tous ces secteurs, comme il lui reviendra d'activer sinon d'accélérer, mais sans précipitation, en se fixant également des priorités pour mener à leur terme les principales réformes attendues, à savoir «la réforme de la justice, celle des missions et du rôle de l'Etat et celle du système éducatif». Considérée comme cardinale pour l'avenir moderne de l'Algérie, cette réforme est largement explicitée dans le texte du programme et les attendus, qui seront délivrés le 21 juillet prochain en présence des députés par le Chef du gouvernement, n'en rappellent pas moins que la réforme du système éducatif qui, «dans la fidélité aux fondements démocratiques et nationaux de l'école algérienne», débouchera sur l'efficacité et la rentabilité des efforts investis dans ce domaine, en même temps qu'elle «focalisera l'esprit des générations montantes sur la grandeur de la nation algérienne, plusieurs fois millénaire, sur sa riche identité nationale et sur la quête du savoir». Bien que la précision n'ait pas été formulée, les rédacteurs du texte auraient pu ajouter, à propos de la «quête du savoir», qu'elle sera de fait, transfrontalière pour rappeler aux esprits étroits et conservateurs que le savoir n'est pas à la portée du premier venu et qu'il faudra bien aller le chercher où qu'il se trouve. Sachant qu'il est inégalement réparti à travers le monde, avec cependant, des concentrations dans certaines régions de la planète, il faudra bien un jour faire l'effort de capter de cette manne une part pour l'Algérie auprès de ceux-là mêmes qui en détiennent la part la plus importante. Le gouvernement, qui semble disposer de plus d'aisance pour affronter les tâches qui lui seront imparties dès l'adoption du nouveau texte, aura, ainsi, réussi à engendrer une dynamique en s'investissant dans une troisième priorité qui est celle du «parachèvement des mutations économiques à même d'impulser un développement substantiel dans un contexte de marché». Un vrai contexte de marché. L'important est, à l'évidence, de créer de l'emploi pour réduire le chômage afin de parvenir à une redistribution des revenus laquelle aurait pour conséquence d'exclure le moins possible d'Algériens des circuits de production publics ou privés. Une fois ces objectifs atteints, on pourra alors considérer que la relation de l'Algérie avec le spectre «d'un système administratif d'essence dirigiste» n'existe effectivement plus. Et que les efforts accomplis ont été exfiltrés de la notion même du dirigisme, pour s'intégrer dans «un système régulateur, transparent et équitable», seul système en mesure de favoriser la naissance de conditions nécessaires pour atteindre une situation résolument tournée vers «l'épanouissement des initiatives créatrices dans tous les domaines et notamment pour l'établissement d'une économie sur des règles effectives de compétitivité...»