Au-delà de son caractère de propagation, le virus de la grippe A(H1N1) fait l'objet d'études et analyses par des chercheurs du monde entier pour évaluer son évolution et sa virulence d'autant que l'inquiétude porte sur un risque de mutation avec de nouveaux gènes. Des scientifiques redoutent une mutation de ce virus qui pourrait provoquer une catastrophe mondiale. Outre les résultats d'une recherche qui a montré que ce virus touche principalement les jeunes adultes en bonne santé, des chercheurs américains viennent de rendre publique une étude précisant que le virus A(H1N1) ne devrait pas muter car il ne se combine pas avec les autres souches de grippe, notamment la grippe saisonnière. Ces chercheurs du programme agricole de prévention et de contrôle de la grippe aviaire de l'université du Maryland, aux Etats-Unis, ont infecté des furets avec trois virus différents de la grippe. Ils ont constaté que le A(H1N1) ne se combinait pas avec les deux souches de la grippe saisonnière 2009, mais qu'il se reproduisait au contraire plus facilement en les écartant. « Le virus H1N1 de la pandémie de grippe porcine prend clairement le dessus sur les deux autres principales souches de la grippe saisonnière 2009 et a toutes les caractéristiques d'un pathogène totalement adapté à l'organisme humain », a expliqué le docteur Perez, directeur du programme, tout en avouant ne pas être surpris par la virulence du ce virus. « Car il est nouveau et les sujets infectés n'ont pas le temps de développer une immunité, alors que les autres pathogènes, plus anciens, de la grippe se heurtent à une résistance immunitaire », a-t-il ajouté. La vaccination contre les deux grippes devient nécessaire, selon le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, étant donné le degré de contagion révélé par l'étude. D'après ces travaux, le H1N1 a toutes les chances d'être le virus dominant cet hiver. Les chercheurs ont par ailleurs constaté que le taux de mortalité de la grippe pandémique enregistré pendant la première vague épidémique n'est pas très différent de celui d'une grippe saisonnière.