Statut particulier, régime indemnitaire, salaires et amélioration du pouvoir d'achat sont les principaux points revendiqués. A une semaine de la rentrée scolaire, les syndicats de l'éducation nationale haussent le ton. Certains menacent de revenir à la charge alors que d'autres ont déjà tracé un programme d'action de protestation. Ces organisations syndicales n'ont pas renouvelé leur cahier de doléances. Elles soumettent, en effet, les mêmes revendications, vieilles de plusieurs années. Statut particulier, régime indemnitaire et salaires forment les principaux points de leur plate-forme couronnée par la dégradation du pouvoir d'achat et la cherté de la vie, un des points saillants autour desquels sonne aussi la mobilisation. Pour les syndicalistes, les années se suivent et se ressemblent et leurs doléances demeurent «abandonnées». «La rentrée scolaire de cette année nous rappelle celle de 2007. Notre situation n'a pas changé d'un iota», estime d'emblée, Meziane Meriane, porte-parole du syndicat national Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Le statut particulier et la promulgation du régime indemnitaire qui restent toujours bloqués en plus de la dégradation du pouvoir d'achat obligent les syndicats à réagir, soulignera à L'Expression M.Meriane. Ainsi, notre interlocuteur n'écarte pas l'éventualité de recourir à des actions de contestation. «C'est une réaction naturelle. Il y aura protestation automatiquement imposée par la conjoncture actuelle», lance-t-il. Toutefois, aucune décision officielle n'est encore prise pour le moment, précise M.Meriane. Le Snapest tiendra son conseil national juste après l'Aïd El Fitr et c'est à l'issue de cette réunion que le syndicat décidera de son plan d'action, précise notre interlocuteur. Pour donner de l'ampleur à cette mobilisation, il souhaite qu'il y ait une réaction commune des autres organisations du secteur. Du côté du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), la rentrée s'annonce très «difficile». Il a d'ores et déjà pris la décision de boycotter la première journée de la rentrée des classes, prévue pour le 13 du mois en cours. «C'est une première action que nous avons programmée. Un autre plan sera élaboré prochainement», indique à L'Expression Idir Achour, membre du bureau national de ce syndicat. Ainsi, le CLA est plus que jamais déterminé à faire valoir ses revendications socioprofessionnelles. La revalorisation du point indiciaire, le régime indemnitaire, la révision du statut particulier et une retraite après 25 ans de services sont les points soulevés. Outre ces doléances, notre interlocuteur évoque d'autres problèmes qui, de son avis, vont sérieusement perturber la scolarité des élèves cette année. Il s'agit du sureffectif des classes, de l'emploi du temps jugé très chargé en raison du réaménagement du nouveau week-end en plus du concours de recrutement qui, selon M.Achour, n'a, à ce jour, pas été organisé. S'ajoute à cela l'allègement des programmes scolaires qui n'est pas encore connu. A noter que le CLA tiendra, aujourd'hui à Alger, une conférence de presse, à ce propos. Le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) est sur la même longueur d'onde. Il n'écarte pas, lui aussi, le recours à la protestation après cette rentrée. D'ailleurs, le Cnapest de Tizi Ouzou a déjà appelé au boycott de la rentrée et aussi à faire de cette année scolaire, une année de protestation. «Elle s'annonce très dure», dira Laârbi Nouar, coordinateur du Cnapest. Ce représentant syndical ne veut pas se prononcer sur d'éventuelles actions à entreprendre mais laisse entendre cependant que le débrayage restera le dernier recours si leurs revendications ne sont pas prises en charge. «Nous allons organiser notre conseil national le 9 septembre prochain et c'est à l'issue de cette réunion que notre décision sera prise», souligne M.Laârbi. Ainsi, cette fébrilité intervient alors que l'année précédente a connu une relative stabilité. L'appel de ces organisations syndicales annonce un durcissement du front social. Leurs revendications sont surtout alimentées par des exigences d'amélioration du pouvoir d'achat.