Quel régime indemnitaire pour les travailleurs de l'éducation nationale ? Les enseignants et leurs organisations syndicales attendent avec attention le verdict de la commission ad hoc chargée d'examiner le projet de texte portant régime indemnitaire soumis au gouvernement par le ministère de l'Education nationale. Cette commission, dans laquelle siègent uniquement les représentants de la direction générale de la Fonction publique (DGFP) et ceux des ministères des Finances et de l'Education nationale, a entamé son travail hier. Elle devra donner son avis sur les propositions faites par la commission mixte (syndicat-ministère de l'Education-DGFP) et élaborer, par la suite, la mouture finale du nouveau régime indemnitaire. Les syndicats et leurs bases retiennent leur souffle. Autant ils suivent avec intérêt le verdict de la commission ad hoc, autant ils craignent que leurs propositions ne soient pas prises en considération. C'est notamment l'éventuelle suppression de certaines primes contenues dans la mouture initiale de ce texte qui inquiète le plus les syndicalistes. Ces derniers avaient suggéré, rappelons-le, l'intégration de quatre nouvelles indemnités dans le nouveau texte ; il s'agit de l'indemnité de contrainte pédagogique et sociale (ICPS), de l'indemnité de socialisation (IS), de l'indemnité des activités et tâches complémentaires et celle relative au suivi de l'évaluation et d'orientation (ISEO). Des primes devant être calculées selon le nouveau salaire de base. En attendant la décision finale de la commission ad hoc, les syndicats autonomes du secteur de l'éducation mettent en garde le gouvernement. Ils menacent d'ores et déjà de recourir à un nouveau débrayage au cas où le nouveau régime indemnitaire ne répond pas aux aspirations des enseignants. « Les salaires sont très bas. La base n'attend que le nouveau régime indemnitaire pour améliorer les salaires », affirme Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest. Le traitement du régime indemnitaire constitue, selon lui, une dernière chance pour le gouvernement s'il veut prouver « sa bonne foi et sa volonté d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs de l'éducation ». « La base est très inquiète. Elle est prête à reprendre la protestation à tout moment », lance-t-il. Selon lui, le recours à un nouveau débrayage sera, sans nul doute, fatidique pour le secteur de l'éducation. « Nous allons réunir notre base à la fin du mois de janvier en cours. Si la base décide d'aller vers une grève, l'année scolaire sera définitivement compromise. On ne pourra plus éviter une année blanche », soutient-il.