Le problème entre les élus du FFS et le wali de Tizi Ouzou a pris l'allure d'un feuilleton d'été. A l'issue du sit-in organisé par la fédération FFS de Tizi Ouzou devant le tribunal de Tizi Ouzou, où était auditionné le président de l'APC d'Azeffoun, M.Mansouri Dahmane qui a été placé sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction, le premier secrétaire de la fédération, entouré des présidents des APC de Draâ Ben-Khedda et d'Azeffoun, a animé une conférence de presse au siège de la fédération de Tizi Ouzou. M.Nasser Abib a commencé par remercier la presse venue en grand nombre. «Car, dit-il, c'est la seule voie qui nous reste pour informer la population.» Il est, par la suite, revenu longuement sur ce qu'il appelle, «les harcèlements inqualifiables ciblant en fait le parti, à travers les présidents des APC...». S'adressant au wali de Tizi Ouzou, au nom du FFS, M. Nasser Abib ajoute: «Il est malheureux de constater qu'au lieu de s'occuper du développement de la région, on s'en prenne au FFS. Ce en quoi l'on se trompe!». Et de déclarer: «Au moment où la fédération s'apprête à aller à la rencontre de la population afin de lui rendre compte de cinq années de gestion, on nous crée ces faux problèmes.» «Une manière de nous retarder! Mais il faut croire que la population est le dernier des soucis du pouvoir.» M.Abib dressera ensuite un constat affligeant quant au développement de la wilaya: «Hormis la nouvelle trémie...c'est l'immobilisme navrant!» M.Abib évoque ce qu'il nomme «une justice à deux vitesses» Explication: «Trois présidents d'APC, poursuivis pour le même chef d'accusation, ont été auditionnés à Tigzirt. Aucune mesure n'a été prise contre eux. En revanche, deux l'ont été à Tizi Ouzou et tous deux ont écopé d'une mise sous contrôle judiciaire!». Il évoque, également «le cas de ce président d'APC, issu de la fraude, qui, en 1998, s'était rendu coupable d'assassinat alors qu'à ce jour la justice ne l'a nullement inquiété». Pour lui, les élus qui vont dans le sens souhaité par la population sont traînés devant les tribunaux. Parlant de la justice, M.Abib dira: «Il faut que l'on nous dise plutôt qui a assassiné nos enfants, notamment, lors du printemps noir. Et que l'on nous dise qui en sont les commanditaires et où sont les assassins?» Le premier secrétaire fédéral est convaincu de l'idée que le pouvoir «cherche à pousser le FFS vers l'extrémisme, ce que jamais nous ne ferons. Nous sommes pacifiques et nous luttons pour l'instauration de la démocratie». Le premier secrétaire fédéral, sur sa lancée, et après avoir dénoncé énergiquement ces mises sous contrôle judiciaire, s'interroge: est-ce le wali, représentant du pouvoir ou le FFS, représentant la population, qui aura le dernier mot? Enfin, il annonce que le problème est pris en charge. Il semble que le premier secrétaire national du FFS et le secrétaire national aux élus pourraient rencontrer le Chef du gouvernement à ce sujet. Intervenant à leur tour, les deux présidents d'APC présents: MM.Arbane Nasser de Draâ Ben-Khedda et Mansouri Dahmane d'Azeffoun ont relaté comment tous les présidents d'APC «du moins ceux du FFS, ont remis individuellement des lettres où ils rejettent les réquisitions». Pour eux, «le wali ne peut réquisitionner un élu, la loi lui donnant le seul droit de se substituer au président d'APC et non le réquisitionner». M.Mansouri Dahmane soulève «le cas du mandatement de cet entrepreneur privé et que j'avais alors rejeté, le wali s'était substitué à moi et avait signé ce mandatement!». Tous deux pensent que «l'administration, incapable de gérer des problèmes politiques, se rabat sur les élus». Et de rappeler le fait que «en principe, la réquisition, venue après une circulaire du wali demandant aux personnels des communes de désobéir aux présidents d'APC, est rendue caduque de fait...». M.Mansouri Dahmane, souligne «le cas de ces familles de 150 travailleurs de la commune qui restent depuis près de trois mois sans salaire, le wali m'ayant suspendu, n'a pas pensé aux enfants de ces travailleurs...».