Le mois d'août a été le plus sanglant en Irak depuis plus d'un an, marquant une nette dégradation de la sécurité. Dix personnes ont été tuées hier dans des attaques en Irak, dont huit dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un barrage tenu par la police et l'armée à Ramadi (ouest), selon des sources au sein des services de sécurité. A Ramadi, l'attentat s'est produit vers 08h30 (05h30 GMT) dans le quartier al-Jazira, dans le nord de cette ville située à 100 km à l'ouest de Baghdad. Quatre policiers et quatre civils figurent parmi les morts et 15 autres personnes, pour la plupart des civils, ont été blessées. A Sadr City, le quartier chiite populaire du nord de Baghdad, un civil a été tué et trois personnes ont été blessées, dont deux soldats, par l'explosion d'une voiture piégée, selon une source hospitalière. Dans un autre quartier du sud de Baghdad, à Al-Qahira, l'explosion d'une voiture piégée a tué une personne et blessé huit autres, a indiqué une source du ministère de l'Intérieur. Les violences ont connu une recrudescence au cours de l'été. Le mois d'août a été le plus sanglant en Irak depuis plus d'un an, marquant une nette dégradation de la sécurité et un défi pour le Premier ministre Nouri al-Maliki qui se voulait le champion du retour au calme. Selon des chiffres fournis par les ministères de la Défense, de l'Intérieur et de la Santé, 393 civils, 48 policiers et 15 soldats ont été tués en août. En outre, 1741 personnes ont été blessées. Le 19 août, deux attentats suicide dévastateurs à Baghdad contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances avaient fait 95 morts et plus de 600 blessés. Ces attaques ont provoqué une crise diplomatique entre la Syrie et l'Irak, qui a accusé son voisin d'abriter des membres du parti Baâs interdit de l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein et des membres d'Al-Qaîda, qui commettent ensuite des attentats en Irak. L'Irak a décidé en riposte à la recrudescence des attaques de muscler sa sécurité à sa frontière avec la Syrie, en déployant plus de policiers et de soldats pour mieux contrôler cette zone poreuse de près de 700 km. M.Maliki a également réclamé, dans une récente lettre à l'ONU, que les auteurs des attentats du 19 août soient jugés devant un tribunal international. «L'ampleur et la nature de ces crimes appellent une enquête qui s'inscrit au-delà de la compétence juridique irakienne et la poursuite des auteurs devant un tribunal pénal international spécial», a-t-il indiqué dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé jeudi la demande irakienne.