Aliments, vêtements, articles scolaires, tout est exposé à la vente. La prolifération de vendeurs ambulants a fait des émules. Les propriétaires de magasin, faute de voir leurs clients franchir le seuil, étalent à leur tour leurs marchandises sur les trottoirs. Ces pratiques ne cessent de prendre des dimensions démesurées transformant ainsi les principales rues et ruelles de la ville de Annaba en bazar à grande échelle. Ce ne sont pas les emplacements qui manquent. Bien des espaces ont été cédés à ce genre de commerce sans que cela empêche la multiplication des «cartons» ou autres «tables» d'étalage. Les anciens Galeries, Monoprix, Souk El Fellah et le supermarché, les parkings d'El Hattab, du 19 Juin, pour n'en citer que ceux-là, sont devenus des marchés aux puces. Les squatteurs ne se soucient nullement du passage réservé aux piétons. A 11 heures, il est impossible de franchir la barrière d'étalages pour passer de l'autre côté. Sur les trottoirs squattés et parfois sur la chaussée, à même le sol, toutes sortes de tissus sont exposés. Cela va du simple foulard aux robes en passant par différents effets vestimentaires destinés aux femmes. Quant aux marchandises, le même article de mauvaise qualité est proposé partout avec le même prix. On y vend et on y achète de tout sans aucune forme de contrôle, et apparemment, tout le monde y trouve son compte. Le hic, c'est le fait qu'on y vend des produits supposés avoir été soumis à autorisation préalable, tels que les verres correcteurs, au vu et au su de tous. D'ailleurs, à quelques jours de la reprise, même les articles scolaires sont exposés à la vente sur les trottoirs. Pour écouler leurs marchandises, ces revendeurs élisent «boutique» à la rue Gambetta, El Hattab, le Champ de Mars, mais surtout au niveau des différentes stations de bus et de taxis. Mais devant la ruée d'acheteurs, forcés de se rabattre sur ce genre d‘articles au vu du pouvoir d'achat dégringolant, ces jeunes n'hésitent pas à quitter les bancs de l‘école pour s'autoproclamer vendeurs. Le trafic est devenu un mode de vie: devises, bijoux, casse, prêt sur gages, vêtements de friperie, vêtements provenant d'ateliers clandestins ainsi que des téléphones portables et toutes sortes d'autres babioles. En effet, certains endroits de la ville de Annaba sont devenus de véritables cours des miracles, difficiles à contourner, au point où l'informel tend à supplanter le commerce légal.