Le phénomène de l'immigration clandestine exaspère l'Europe et l'unifie. Le sommet qui a eu lieu jeudi entre le président du gouvernement espagnole, José Luis Zapatero et son homologue italien, Silvio Berlusconi a permis de débattre des principaux thèmes retenus lors de cette 16e rencontre hispano-italienne. Les questions retenues sont la présidence espagnole de l'Union européenne durant le premier semestre de 2010 et le sommet du G20 qui se tiendra fin septembre à Pittsburgh, aux USA. Cependant, le thème qui a dominé les débats, est celui de l'immigration clandestine. Ce qui a amené les deux chefs d'Etat à penser à un projet commun pour la promotion d'une politique européenne d'immigration. «Nous voulons impulser une politique d'immigration européenne où l'on doit comprendre que les frontières de chaque pays sont des frontières européennes», a expliqué M.Zapatero en ajoutant à cette occasion que «pour faire face à l'immigration clandestine, il est nécessaire de mener une politique commune, lutter avec fermeté contre ce phénomène et promouvoir la coopération aussi bien avec les pays européens que ceux d'origine». De son côté, Silvio Berlusconi, qui subit les critiques de la gauche italienne, a regretté l'image que l'on a de la politique d'immigration italienne qui est, selon lui, «complètement différente de la réalité». Le gouvernement Berlusconi avait voté, cet été, une loi qualifiant l'immigration irrégulière comme un délit pénal et décidé d'expulser immédiatement les immigrants clandestins interceptés en mer, une mesure durement critiquée par l'Eglise, les associations humanitaires et les Nations unies. Prévu en Espagne, ce sommet a eu finalement lieu sur l'île de la Maddalena, en Sardaigne et cela à la demande personnelle du Premier ministre italien. Le dernier sommet s'est tenu en 2007 à Naples, en Italie. L'Italie qui avait commencé une opération de régularisation appelée «badante» qui veut dire employés de maison avait commencé mardi 1er septembre et prendra fin le 30 du même mois. Cette entreprise concerne un peu plus de 500.000 étrangers établis irrégulièrement en Italie. Jusque-là seules quelque 5200 personnes ont introduit leur demande. Mais pour pouvoir accéder à ce statut de résident, le demandeur doit nécessairement avoir des employeurs qui doivent avoir un revenu minimal annuel de 20.000 euros, présenter un certificat médical justifiant le besoin d'un emploi domestique et verser 500 euros. Les employés ne doivent pas avoir eu affaire avec la justice. Autant d'exigences qui ne faciliteront guère la chose aux prétendants qui à défaut doivent quitter le territoire italien ou plonger dans la clandestinité. Il y a quelques jours 75 immigrés clandestins dont une quinzaine de femmes et des mineurs avaient été refoulés vers les côtes libyennes.