Les dernières minutes avant le f'tour font perdre aux Algériens leur sang-froid. On assiste depuis le début du mois sacré à des scènes de violence dont le nombre va crescendo. Outre le recours au couteau et au poignard, les agresseurs font usage d'armes à feu. Les tristes événements qui se sont produits ces dernières 72 heures, à Alger et à Annaba, témoignent de la gravité des faits. Il ne s'agit pas d'actes terroristes, mais d'un simple malentendu entre des citoyens qui se termine par un meurtre avec arme de poing. Jeudi dernier, un citoyen a été tué à Bab Ezzouar à 30 minutes environ de la rupture du jeûne. L'histoire a commencé dans un embouteillage, lorsqu'un conducteur à bord d'une voiture de marque Maruti a échangé des propos avec une autre personne à bord d'une voiture de marque Saxo. Après une brève altercation, ce dernier n'a pas hésité à tirer sur son vis-à-vis deux coups de feu à la gorge. Selon des témoins la victime a rendu l'âme sur le coup. Après avoir commis son forfait, l'agresseur a pris la fuite. 24h après ce drame, une autre scène similaire s'est produite dans la localité de Sidi Salem, dans la wilaya de Annaba. Hélas! le bilan était plus lourd. Trois membres de la même famille, deux jeunes hommes et une femme, ont été tués par un policier. Selon quelques recoupements, ce dernier et les membres de sa famille, auraient un litige de voisinage. Le policier aurait été attaqué par ses voisins qui tentaient de l'agresser à l'arme blanche. En situation de légitime défense, le policier a sorti son arme et tiré sur ses voisins. Les deux jeunes sont morts sur le champ, tandis que la dame est décédée au CHU Ibn Rochd de Annaba. A quelques minutes du f'tour, la semaine écoulée dans la wilaya de Blida, on a assisté à la même scène. Deux personnes se sont accrochées avant que la situation ne prenne une tournure criminelle et dramatique. Les événements se suivent et se répètent. Il y a lieu, ainsi, de s'inquiéter sur cette violence en Algérie et de tirer la sonnette d'alarme à partir du moment où les armes sont banalisées. Est-ce l'effet du Ramadhan? Toutes les scènes ont eu lieu à quelques minutes du f'tour. Et pourtant, le mois sacré de Ramadhan est porteur de sagesse, de sérénité et de paix.