Pour le ministre des Transports, il n'y a pas que le port d'Alger, il y a 11 ports à travers le pays qu'il faut exploiter. Pas de report ni de prolongation du délai. Le ministre des Transports ne fait pas de cadeau aux concessionnaires automobiles et aux importateurs. «Il n'y aura pas de report de la décision portant sur l'interdiction de débarquement des véhicules. La directive sera appliquée dès le 1er octobre», a martelé intransigeant, le ministre Amar Tou. S'exprimant, en marge de la session d'adoption de trois ordonnances tenue hier au Conseil de la nation, le ministre n'a pas laissé l'ombre d'un doute quant à l'application de cette directive. Voulant transmettre un message clair et net aux opérateurs, il a rappelé qu'«il n'y a pas que le port d'Alger, il y a 11 ports à travers le pays qu'il faut exploiter». Motif: le terminal d'Alger ne peut plus supporter de surcharge. Avec des données chiffrées, le ministre avance que les opérations de débarquement des navires de marchandises non conteneurisées au niveau du port d'Alger coûtent 700 millions de dollars. D'ici quinze jours, aucun véhicule ne déparquera au port d'Alger, ils seront transférés vers les ports de Djendjen et Mostaganem. Alors que des promesses ont été faites pour arranger les choses lors de la réunion tenue jeudi dernier entre représentants de l'Association des agents cosignataires maritimes et le secrétaire général du ministère des Transports, Amar Tou n'a laissé aucun espoir et refuse de faire marche arrière. Ainsi, les concessionnaires n'ont pour seul choix que de se soumettre au règlement. Au lendemain de l'annonce de la décision, les importateurs économiques ont contesté cette mesure. Les membres de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A) ont demandé à plusieurs reprises qu'un délai supplémentaire leur soit accordé afin de mieux organiser cette nouvelle situation et de s'adapter. «Cette décision est en elle-même respectable. Nous ne sommes pas contre la décongestion du port d'Alger mais nous demandons un délai afin de nous préparer. Nous ne pouvons pas délocaliser toute une logistique au bout de trois mois. C'est inimaginable», avait déclaré Mohamed Baïri, président de l'Association des concessionnaires automobiles d'Algérie (AC2A). Pour lui, il est très difficile de transférer des concessionnaires après 10 années de travail. «Nous avons engagé des investissements et créé des milliers d'emplois directs et indirects. On ne peut pas du jour au lendemain nous interdire de décharger nos véhicules du port d'Alger», a-t-il soutenu. Effectivement, la tâche ne sera pas facile pour les opérateurs économiques pour s'adapter rapidement à cette situation. L'impact de cette décision pourrait être négatif pour l'Entreprise portuaire d'Alger qui risque de voir la mise au chômage de plus d'un millier d'employés journaliers, la baisse de 30% des activités qui va occasionner une perte sèche de 1,5 milliard de dinars par an.