Le virus de la grippe A/H1N1 a complètement occulté celui de la grippe saisonnière. Obnubilés par le besoin urgent de trouver un vaccin efficace pour ralentir, si ce n'est éradiquer cette pandémie, les spécialistes et les compagnies pharmaceutiques du monde entier ont oublié l'autre grippe, celle qui provoque entre 250.000 et 500.000 décès par an dans le monde. En effet, les spécialistes ne parlent plus que du vaccin contre la grippe AH1N1, mettant de côté celui de la grippe saisonnière bientôt à nos portes. Seuls quelques-uns ont compris que cette marginalisation de la grippe saisonnière produirait, durant les mois qui viennent, une grande pression au niveau international sur la disponibilité de son vaccin. Et pour cause, tous les efforts, qu'ils soient financiers ou matériels, ont été concentrés sur l'élaboration et la production du vaccin contre la grippe A. Peu de compagnies pharmaceutiques sont en mesure de produire un vaccin contre la grippe saisonnière et répondre aux besoins dans un délai de quelques mois et probablement aucune ne pourra faire à la fois un vaccin contre la grippe saisonnière et un vaccin contre la grippe AH1N1. D'où l'impossibilité pour les compagnies pharmaceutiques de s'engager à fournir le vaccin contre la grippe saisonnière 2009-2010 avec la composition recommandée par les experts de l'OMS. De tout cela, résulte une forte pression au niveau international, qui commence à se faire ressentir à l'approche de la période de vaccination. Les représentants du ministère de la Santé l'ont confirmé hier. Joint par nos soins, le Dr Boualem Cherchali, responsable au poste de commandement des opérations au niveau du ministère de la Santé, a indiqué: «Ce que je peux vous dire c'est que les doses commandées au départ ne seront pas honorées (...) les quotas ont été diminués.» Le Dr Amrani Samia, coordinatrice du dossier de la grippe A/H1N1 au ministère de la Santé a pour sa part indiqué: «Par rapport à la pression internationale, on ne sait pas quelle quantité nous allons recevoir et quand nous allons la recevoir.» Cette pression devrait s'accentuer et occasionner une forte perturbation dans la campagne de vaccination, qui devrait commencer au milieu de l'automne. C'est ce qu'a révélé le Dr Amrani. «Nous on voudrait vacciner les personnes qui sont sujettes à des conplications dues à la grippe, les personnes sujettes aux hospitalisations, les personnes âgées de 65 ans et plus, les malades chroniques, les enfants malades chroniques, la population vulnérable en général (...) mais nous allons élaborer notre stratégie de vaccination selon la quantité de vaccin livrée», a-t-elle indiqué. Mais en attendant d'en savoir davantage sur la date et la quantité de vaccin fourni et surtout la stratégie à adopter, le Dr Amrani recommande à toute la population d'observer les règles d'hygiènes qui restent les mêmes tant pour la grippe porcine que pour la grippe saisonnière afin de limiter les risques de contamination. Il s'agit tout d'abord d'éviter tout contact physique avec une personne malade, de se laver régulièrement les mains à l'eau et au savon ou de les désinfecter avec une solution hydro-alcoolique (disponible en pharmacie) et notamment après avoir toussé ou s'être mouché. Mais aussi, de se couvrir la bouche et le nez quand on tousse ou éternue, avec un mouchoir à usage unique à jeter dans une poubelle fermée, ou alors se couvrir avec le bras ou la manche ou avec les mains puis de les laver immédiatement après.