Le blocus de la mairie est maintenu jusqu'à la fin des négociations. Les habitants des sept villages de Tadarth Tamokrant occupaient encore hier le siège de la commune d'Amizour. Ils sont à leur troisième jour de protestation. Bien que des réponses leur aient été apportées concernant notamment l'eau potable et l'axe routier, les villageois ne veulent pas décolérer. Ils s'en tiennent à leur première exigence, celle de rencontrer le wali de Béjaïa en personne. Et lorsque le wali les a invités par l'intermédiaire d'une commission, ils ont longtemps temporisé avant de répondre par la positive mais tout en maintenant la pression sur les pouvoirs publics. En effet, une délégation ira rencontrer le chef de l'exécutif aujourd'hui. Le blocus de la mairie est maintenu jusqu'à la fin des négociations. Sa levée dépend des résultats des négociations. Dans leur démarche, les villageois d'Amizour disent avoir reçu beaucoup de soutien des autres associations de la commune. Par la même occasion on affiche une détermination qui n'a d'égale que ces nuits passées à la belle étoile sur l'esplanade de l'APC. Hier on en était à la deuxième. Dans les rangs de manifestants on ne comprend toujours pas comment se fait-il qu'avant la manifestation il n'y avait aucune nouvelle ni du projet de la route encore moins d'une eau qui coule dans les robinets et qu'à peine les gens sortis dans la rue, tout redevient possible. Une interrogation que beaucoup de manifestants se posent avec amertume. «C'est donc par la force que ces gens-là travaillent», ironise un manifestant de Tadarth Tamokrant. Au 2e jour de la manifestation, une commission de wilaya s'est déplacée sur les lieux. Elle a rencontré des représentants de ces villages sans pour autant aboutir à l'entame des pourparlers. L'offre a été rejetée par les villageois frondeurs tout comme celle du responsable de la sûreté de la wilaya qui a tenté de lever le siège des lieux. Même l'évocation d'un éventuel recours à la force publique pour libérer les lieux n'a pas dissuadé les manifestants qui ont fait preuve de détermination à aller jusqu'au bout de leur action et faire aboutir leurs revendications. Les villageois frondeurs disent en avoir marre de la situation et ne jurent que par son changement. En un mot, les villageois veulent mettre fin à l'enfer de «routes dégradées, de l'éloignement, des pénuries d'eau, du mépris et de la marginalisation». ce sont là les maîtres mots des manifestants. Cette action menée sans relâche a suscité un élan de solidarité de la part des citoyens d'autres villages et quartiers d'Amizour qui leur ont proposé jusqu'à adhérer à cette mobilisation.