Depuis la création d'Al Qaîda en 1989, il y a eu soixante attentats en Occident, perpétrés par 46 groupes d'Al Qaîda. En perte de vitesse sur tous les fronts et dans les maquis, Al Qaîda semble reprendre du poil de la bête non pas sur le terrain des combats, mais sur la Toile. Cela, même si les analystes estiment que Ben Laden est apparu à travers le dernier message adressé aux Américains deux jours avant la commémoration des attentats de 11 septembre, comme un homme affaibli cherchant une porte de sortie. Selon le centre américain de recherche sur le terrorisme (Intel Center), le chef d'Al Qaîda a invité les Américains à faire pression sur la Maison-Blanche pour qu'elle mette fin aux guerres en Irak et en Afghanistan. En ces deux bastions, la faiblesse d'Al Qaîda est exacerbée d'une part, par le conflit confessionnel entre sunnites et chiites, de l'autre, par la remise en cause de son statut transnational en Afghanistan. Toutefois, poursuivant sa stratégie de subversion sur le Net faute de mieux, Al Qaîda a émis, mardi dernier, une menace virulente contre l'Arabie Saoudite. Dans une vidéo mise en ligne par le Centre américain de surveillance de sites islamistes (Site) Al Qaîda dans la Péninsule arabique a lancé de nouvelles attaques en Arabie Saoudite après l'attentat manqué le 27 août contre un prince saoudien. En fait, pour la première fois depuis les violences islamistes de 2003, un membre de la famille royale saoudienne a été la cible d'un attentat. Le prince Mohamed ben Nayef ben Abdelaziz, vice-ministre de l'Intérieur chargé de la lutte contre le terrorisme, recevait des convives à Djeddah pour le Ramadhan lorsqu'un homme qui cherchait à le voir, s'est fait exploser à quelques mètres de lui. «Attendez-vous au pire!», «Nos héros ont tissé leurs linceuls de votre sang. Si vous pouvez sauver votre peau, faites-le. Car, au nom d'Allah, ils vont escalader vos forteresses et parviendront à vous là où vous les attendez le moins», a lancé le chef de branche locale ou d'Al Qaîda dans la Péninsule arabique représentant les branches saoudienne et yéménite depuis leur fusion en janvier. Cette branche avait revendiqué l'attentat perpétré par Assiri qui s'est fait exploser. Ainsi, après avoir multiplié les attentats contre les expatriés et les sites pétroliers de 2003 à 2006, l'organisation a connu des revers dus entre autres à l'aide occidentale. En juin dernier, le premier procès de 323 membres d'Al Qaîda s'était achevé par des condamnations à la prison, de quelques mois à trente ans, et une peine capitale. Excellant dans la même logique, auparavant Al Qaîda est allée menacer l'Allemagne. Il y a trois jours à travers une vidéo diffusée en allemand sur Internet, un activiste d'Al Qaîda avait menacé l'Allemagne d'attentats si les législatives du 27 septembre ne conduisaient pas à un retrait des troupes allemandes engagées en Afghanistan. Par conséquent, le niveau d'alerte a été relevé et les dispositifs de sécurité ont été renforcés dans les aéroports et gares d'Allemagne en raison d'un risque d'attentat lié aux élections fédérales du 27 septembre, a fait savoir vendredi le ministère de l'Intérieur. Dans un autre message vidéo d'Al Qaîda du 11 septembre dernier, délivré par le numéro deux de l'organisation, Ayman al-Zawahiri, Al Qaîda a proféré des menaces contre la France et son président, Nicolas Sarkozy. Le lieutenant de Ben Laden a demandé au Gspc, affaibli en Algérie, d'être «un os dans la gorge des croisés américains et français», de semer la peur «dans le coeur des traîtres et des fils apostats de France» et d'écraser «les piliers de l'alliance croisée». Un expert ayant enquêté sur vingt ans d'attaques islamistes en Occident note qu'en réalité, depuis la création d'Al Qaîda en 1989, il y a eu soixante complots en Occident, émanant de quarante-six groupes différents. Il est retenu quelques complots ayant atteint un certain degré de maturité, perpétrés par Al Qaîda, des groupes qui lui sont affiliés ou agissant en son nom. Par ailleurs, Al Qaîda a multiplié des menaces contre Israël, la Hollande ainsi que d'autres pays arabes.