L'augmentation du volume des créances a contribué à fragiliser l'équilibre financier du groupe qui devra, à un moment ou un autre, s'acquitter de ses dettes. Sonelgaz, groupe stratégique dans le développement de l'économie nationale, affiche depuis plusieurs années, des bilans financiers déficitaires. Ces derniers ne lui permettent pas de faire face aux programmes de développement qu'elle s'est fixés dans le long terme. Et pour cause! Si l'on revient sur les bilans de ces trois dernières années, tous affichent des dépenses liées à l'investissement qui sont largement supérieures au chiffre d'affaires. Ainsi, rien que pour 2008, le chiffre d'affaires du groupe était de l'ordre de 137 milliards de dinars alors que celui des dépenses liées à l'investissement était de 205 milliards de dinars. Aussi, le groupe vit-il au rythme du déficit. Et cela ne sera pas sans conséquences, puisqu'il risque de ne pas répondre à la demande énergétique de plus en plus croissante dans le pays. Les responsables de la société l'ont répété à maintes reprises lors des leurs récentes sorties médiatiques. Dans une conférence de presse animée au siège de la société, au mois de juin dernier, le P-DG de la filiale d'Alger, Boussourdi Abdelkader, avait déclaré qu'«avec les tarifs actuels, la société accuse un déficit qui ne lui permettra pas, dans un avenir proche, de faire face aux exigences de financement de ses investissements ainsi que la couverture des charges liées à sa gestion». Le même discours a été tenu à plusieurs reprises par son président-directeur général, Noureddine Bouterfa. A ce fragile équilibre financier s'ajoute le dilemme lié aux tarifs actuellement appliqués. C'est ainsi, qu'est relancé, chaque année, le débat sur l'augmentation des prix de l'électricité. «Je pense qu'en 2010, au plus tard, la question des tarifs reviendra sur le tapis», a affirmé le P-DG de Sonelgaz lors d'une déclaration à la presse. A défaut d'une augmentation des tarifs, et n'ayant pas la capacité de s'autofinancer, le groupe a souvent, pour ne pas dire toujours, recours aux crédits et emprunts obligataires pour lever les fonds nécessaires afin de financer son programme de développement global qui comprend les infrastructures de production de l'électricité, le transport de l'électricité et du gaz, leur distribution...