Les accusations de parti pris contre l'envoyé spécial de l'ONU en Afghanistan au cours de la récente élection présidentielle ont «gravement entamé» la crédibilité de l'ONU, a estimé hier l'un des principaux candidats, Abdullah Abdullah. Cet ancien ministre des Affaires étrangères juge que de «graves questions» sont posées sur le rôle du chef de l'ONU en Afghanistan, Kai Eide, pendant le scrutin du 20 août, entaché par de nombreuses accusations de fraudes. L'ancien adjoint de M.Eide, l'Américain Peter Galbraith, a déclaré après avoir été renvoyé cette semaine que son patron avait refusé de diffuser des informations portant sur des fraudes électorales «très vastes», même aux ambassadeurs étrangers en poste à Kaboul. M.Abdullah n'a pas demandé la démission ou une sanction contre M.Eide, jugeant que c'était à l'ONU de décider de son avenir. «Dans des circonstances normales, des accusations, des affirmations et des récusations de ce type contre un haut représentant de l'ONU entraîneraient une enquête interne de l'ONU. Cela n'est pas le cas», a déclaré M.Abdullah en conférence de presse à Kaboul. «En ce qui me concerne, il n'y a aucun doute dans mon esprit que cela a gravement entamé la crédibilité de l'ONU en Afghanistan. (...) Le rôle des Nations unies a toujours été respecté par la plupart des parties - je n'inclus pas les taliban - dans ce pays. (...) Mais, à ce stade, une attitude de parti pris n'est pas acceptable», a-t-il ajouté.