Le Premier ministre donne un ultimatum à ce constructeur avant de revoir la hauteur de sa part sur le marché russe. Sale temps pour Renault! Le constructeur automobile français se trouve encore dans une mauvaise posture. Cette firme se trouve dans le collimateur de Vladimir Poutine, Premier ministre russe. Ce dernier menace de revoir la hauteur de la part de Renault. M.Poutine demande à la marque française de mettre la main à la poche et de contribuer au plan de sauvetage d'Avtovaz, constructeur automobile russe qui produit Lada et dont Renault est actionnaire, avant qu'il ne décide d'imposer à ce dernier, des mesures de rétorsion. «Soit Renault participe à l'avenir et au financement de l'entreprise, soit nous allons devoir nous mettre d'accord sur la hauteur de leur part», a déclaré Vladimir Poutine à des agences de presse russes. L'ancien président de la Russie n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour mettre Renault devant ses responsabilités d'actionnaire. La marque Renault est invitée à mettre la main à la pâte avant que le gouvernement russe ne revoie ses calculs et pousser cette marque à essuyer un autre grand échec et de perdre un marché qualifié comme étant le plus dynamique d'Europe. A noter que le groupe Avtovaz fait face à de grosses difficultés financières depuis le début de l'année. Le constructeur russe est frappé de plein fouet par la crise économique mondiale. Même l'aide du gouvernement russe n'a pas réussi à sauver ce constructeur de sa crise financière. Au printemps, le gouvernement a injecté 25 milliards de roubles pour aider le constructeur à rembourser ses dettes (environ 1,2 milliard d'euros). Mais cela n'a pas suffi, puisqu'il continue à négocier encore une nouvelle aide publique. «Nous avons octroyé une première tranche de 25 milliards de roubles, et avons fait en sorte de ne pas diluer la part de Renault», a précisé le Premier ministre russe sous forme de dernier avertissement. Devant une telle situation, les responsables de la firme ont annoncé la suppression de près de 27.000 emplois sur 102.000. Depuis le début de l'année, Avtovaz a vu ses ventes s'écrouler de 44%. Il convient de rappler que Renault s'est déclaré déficitaire sur le marché russe. L'investissement de cette firme dans Avtovaz est jugé désastreux. Avec une telle histoire, Renault vient de multiplier ses échecs. Il encaisse des fiascos en cascade. Il y a à peine deux semaines, ce constructeur a été secoué par un scandale mondial révélé par la Fédération internationale de l'automobile. Renault a fait l'objet de suspicions dans l'affaire du Grand prix de Singapour. Cette marque a triché après avoir utilisé les mass-dumpers. Elle a inventé ce système qui avantage ses bolides en faisant office de troisième amortisseur. La FIA avait interdit aux opérateurs d'équiper les voitures destinées à la compétition d'un tel système. Mais Renault a osé faire le contraire. Ce qui a été qualifié par la FIA d'une tricherie en haut de l'échelle. Dans cette épreuve sportive, qui entre dans le cadre de GP de Singapour 2008, Nelson Piquet Jr avait embouti un mur, et l'entrée de la voiture de sécurité avait permis à son coéquipier Fernando Alonso de s'imposer lors de la course. Une enquête porte désormais sur les raisons de l'accident de Nelson Piquet Jr, qui serait parti dans le mur volontairement pour permettre ce scénario. Des témoignages, notamment de l'intéressé, auraient révélé la mise en place de ce plan par Flavio Briatore pour permettre la victoire du double champion du monde. Nelson Piquet Jr, évincé de Renault il y a quelques semaines, a sans doute davantage de facilité à se confier maintenant qu'il ne cohabite plus avec le directeur de l'écurie franco-britannique. A la suite de ce scandale, les sanctions n'ont pas tardé à tomber. Le Conseil mondial du sport automobile, qui jugeait l'affaire de tricherie au Grand prix de Singapour 2008, a averti d'exclure définitivement Renault de la Formule 1 si elle commettait une nouvelle infraction grave lors des deux prochaines saisons.