La production de l'«or vert» a atteint, pour l'exercice 2008, 35.000 tonnes et celle de l'olive de table 80.000 tonnes. Qui a dit que les goûts et les couleurs ne se discutent pas? Selon un rapport de l'Union européenne, l'huile d'olive algérienne est de mauvaise qualité. Pourtant, les consommateurs algériens lui trouvent un excellent goût. «L'Union européenne considère que l'huile d'olive algérienne est très acide pour le consommateur», a déclaré, hier, le directeur général de l'Agence nationale de développement de la PME, Rachid Moussaoui, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. L'Algérie recèle une richesse importante en matière de production d'huile d'olive. La production d'huile a atteint pour l'exercice 2008, 35.000 tonnes et celle de l'olive de table, 80.000 tonnes. Cependant, l'exportation de l'«or vert» à destination du marché étranger, notamment européen, constitue un défi majeur, d'autant plus que notre huile semble être qualifiée comme étant de «mauvaise qualité». Est-on conscient de l'importance que la culture de l'olivier et sa production peuvent induire pour le développement? Dans ce sens, le directeur général de l'Agence nationale de développement de la PME, a indiqué que notre pays fait appel à une expertise italienne. L'absence de laboratoires spécialisés, d'unités de conditionnement, mais également la non-maîtrise du processus complet, font que notre huile ne peut rivaliser avec les productions des pays concurrents malgré sa qualité indéniable. Ainsi, l'huile algérienne est incapable de faire face à la concurrence sur le marché international dominé par les Européens dont l'exigence du respect de normes strictes ne diminue en rien la qualité intrinsèque du produit algérien. Car souvent analysée, notre huile titre un taux d'acidité des plus recherchés aujourd'hui. Dans le cadre de la relance de la culture de l'olivier, indique-t-on, l'Algérie a décidé en 2006 de lancer un programme de plantation de 500.000 ha d'oliviers à travers une quinzaine de wilayas. Il s'agit, en fait, d'un programme très ambitieux dont l'objectif principal est de hisser la filière oléicole algérienne au rang des grands pays producteurs d'olive et d'huile d'olive. L'Algérie exporte une quantité très limitée par rapport à sa production. Aussi, la situation du marché de l'huile d'olive en Algérie inquiète-t-elle. Comparée à celle de la Tunisie, la production nationale en matière d'huile d'olive ne représente qu'un tiers, bien que notre pays se positionne après l'Espagne, l'Italie, la Grèce et la Tunisie qui sont par ordre d'importance, les plus gros producteurs d'huile d'olive. Du coup, l'Algérie exporte une quantité très limitée par rapport à sa production, et le plus souvent achetée par ces mêmes gros producteurs européens qui en font un mélange, afin de rehausser le goût de leur propre huile d'olive, selon les experts. Malgré la qualité physico-chimique et organoleptique, le produit algérien éprouve donc des difficultés à s'exporter en tant que label. L'huile algérienne s'exporte en vrac. Le produit est cédé souvent à des prix sacrifiés. Pour l'heure, le conditionnement de l'huile d'olive est encore à ses balbutiements. La prise en charge de cette filière, en termes d'organisation, d'infrastructures et de réglementation, aura pour effet d'augmenter l'engouement des conditionneurs et des exportateurs qui, parfois sont découragés au bout de leurs premières démarches, infructueuses.