La Syrie a reporté le déplacement aujourd'hui à Damas du président palestinien Mahmoud Abbas, officiellement en raison de la visite «surprise» du roi Abdallah d'Arabie Saoudite en Syrie, a annoncé hier un haut responsable palestinien. Cette source a assuré sous le couvert de l'anonymat que ce report n'était pas lié aux remous provoqués par la question de l'examen du rapport Goldstone par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, comme l'affirme la chaîne satellitaire qatarie Al Jazeera. L'Autorité palestinienne est sous le feu des critiques, notamment de Damas, qui l'accusent d'avoir cédé aux pressions et accepté ce report. La Syrie a exprimé son «étonnement» et estimé que «cette décision de l'Autorité palestinienne» avait «entravé des efforts arabes, islamiques et internationaux visant à faire appliquer les recommandations du rapport». Ce report a également provoqué des remous sur le plan interne palestinien: le ministre de l'Economie, Bassem Khouri, a présenté samedi sa démission en protestation, tandis que le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, a ouvertement accusé l'Autorité palestinienne de «collaboration (avec) l'occupation» israélienne. Le Conseil des droits de l'Homme a décidé vendredi de reporter à sa session de mars 2010 le vote d'une résolution sur le rapport d'enquête du juge sud-africain Richard Goldstone qui accusait notamment Israël de «crimes de guerre» durant son agression contre Ghaza en décembre-janvier. Celui-ci recommande de demander au Conseil de sécurité de saisir le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) si aucun progrès n'est réalisé d'ici six mois dans les enquêtes menées par les autorités israéliennes et les autorités de la bande de Ghaza. Le document affirme également que les groupes palestiniens se sont rendus coupables de crimes de guerre, en allusion aux tirs de roquettes contre des villes de l'Etat hébreu.