Un élu a estimé que l'essentiel de l'action du gouvernement s'oriente vers la consolidation d'un Etat de droit. Les députés de l'Assemblée populaire nationale ont poursuivi, hier après-midi et jusque tard dans la soirée, les débats du projet du programme du gouvernement pour la troisième séance consécutive. Les élus ont axé leurs interventions sur le volet sécuritaire, social et économique. Mais les députés ont surtout abordé les grands chantiers du gouvernement, à savoir la réforme du système éducatif, judiciaire et surtout celle de l'Etat. S'agissant de la réforme de l'Etat, un député du Mouvement de la société pour la paix a déclaré que cela ne fera que prolonger les prérogatives de l'Etat et la continuité du système déjà mis en place. Des députés du FLN sont intervenus pour qualifier d'«ambitieux» le projet du gouvernement qui, selon un des élus, a mis l'accent sur tous les problèmes du pays et en prenant en charge les attentes des citoyens, à savoir le logement, l'eau et l'emploi, alors qu'un autre a précisé que le contenu du projet du gouvernement est exhaustif, puisqu'il diagnostique tous les problèmes socio-économiques auxquels font face les citoyens. Par ailleurs, un autre député a estimé que l'essentiel de l'action du gouvernement s'oriente vers la consolidation d'un Etat de droit. De leur côté, les députés du mouvement El-Islah ont critiqué la réforme du système éducatif proposé dans le programme de gouvernement, reprochant à l'équipe de Benflis d'avoir négligé les valeurs de l'Islam et plus particulièrement l'étude des sciences islamiques. Le député du parti de Djaballah, Ramdhan Yekhlef, regrette qu'il n'y ait pas un mufti de la République pour faire cesser les différentes fatwas qui déforment l'image de l'Islam. Il a ajouté que l'interdiction de certains lieux de culte pour lutter à la racine du terrorisme ne fera qu'aggraver la situation sécuritaire. Toujours dans le registre éducatif, la plupart des députés se sont accordés à dire que celui-ci exige un plus large débat au lieu d'en parler en partie ou en petites coupures. Un autre député précise que la réforme du système éducatif est prise en tenailles entre la politique et le corps enseignant. Enfin, pour ce qui est du système judiciaire, les interventions furent nombreuses et les députés se sont mis d'accord pour la mise en place d'un plan d'urgence qui améliorerait les conditions des prisonniers et celle des magistrats, tout en favorisant la séparation des pouvoirs, conditions sine qua non pour l'indépendance de la justice. L'Assemblée populaire nationale entamera, aujourd'hui, l'intervention attendue des chefs des groupes parlementaires.