Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem affirme qu'il revient aux Libanais de régler leurs différends en vue de former un gouvernement d'union au lendemain du sommet saoudo-syrien, dans une déclaration à un journal libanais publiée hier. «L'objectif aussi bien de la Syrie que de l'Arabie saoudite est la stabilité du Liban, et nous estimons qu'un gouvernement d'union nationale en est la clé», a déclaré M.Mouallem au journal As-Safir, proche de l'opposition libanaise menée par le Hezbollah chiite et appuyée par Damas et Téhéran. «La balle est désormais dans le camp des Libanais. Il leur revient de former leur gouvernement et nous appuyons tout consensus qu'ils trouveront», a-t-il dit. Le roi saoudien Abdallah, qui effectuait sa première visite en Syrie, et le président Bashar al-Assad ont souligné jeudi la nécessité pour les Libanais de s'entendre en vue de former un cabinet d'union qui se fait attendre depuis les législatives de juin. Celles-ci ont été remportées par le camp dirigé par Saad Hariri, appuyé par Washington et Riyadh, qui diverge avec l'opposition sur l'attribution des portefeuilles. Le cabinet d'union est une revendication de l'opposition qui refuse que la majorité s'arroge les décisions importantes, surtout sur la question délicate de l'arsenal du Hezbollah. «Les résultats (du sommet) n'apparaîtront pas tout de suite mais je peux confirmer que la visite du roi a été un succès à tous les niveaux et qu'il y a eu une concordance de vues totale sur les principaux sujets», a encore dit M.Mouallem. «L'époque des désaccords est révolue», selon lui. Il a par ailleurs fait état de «discussions profondes sur les relations avec l'Iran» entre les chefs d'Etat syrien et saoudien. Les relations saoudo-syriennes s'étaient détériorées après l'invasion américaine de l'Irak en 2003, Damas reprochant à Riyadh son alignement sur Washington. Elles avaient subi un nouveau coup dur après l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, un proche de Riyadh, dans lequel certains ont vu la main de la Syrie, ex-puissance de tutelle au Liban qui dément toute implication.