A l'origine, une retenue sur salaire de trois jours pour grève illégale. La dernière décision de la Direction de l'éducation de ponctionner de trois jours sur le salaire mensuel des personnels du lycée Abderrahmane Mira et de quatre autres établissements pour cause de grève observée lors de l'année scolaire, est perçue par les concernés comme un acte lâche. Dans une lettre-pétition adressée aux responsables hiérarchiques et dont notre journal a été destinataire, les rédacteurs utilisent des propos acerbes et menacent de recourir dès le mois de septembre à un débrayage illimité. Signalons que le lycée Mira a effectivement observé des grèves tout comme le reste des établissements de la wilaya, tantôt pour exiger leur paye, tantôt pour des revendications socio-professionnelles. Depuis la centralisation, il ne se passe pas une fin de mois sans que les enseignants ne réagissent devant le retard accusé dans la perception des salaires. Au mois de mai, par exemple, les salaires ont été virés le 18 du mois alors que pour juin, à cause du baccalauréat selon certains, les virements ont été faits le 7 du mois. Pour la prime de rendement, censée être calculée et payée à la fin du mois de juin, elle n'a pas été perçue à ce jour! Pour un représentant du lycée Abderrahmane Mira, la Direction de l'éducation a fait preuve de mépris à l'égard du personnel de son lycée en appliquant sa loi pendant les vacances. L'entière responsabilité incombe à la Direction de l'éducation des suites qui résulteront de cet acte surtout qu'on parle d'une autre ponction pour les mois d'août et de septembre. La tutelle, elle, dit avoir appliqué la loi et rien que la loi. Au regard du règlement, les journées de grève, un droit constitutionnel, ne sont pas des journées de travail effectives donc non renumérables. A cette version, les enseignants citent les établissements qui avaient suivi l'appel de l'UGTA dans une grève sans résultats et sans suite. La loi ne s'applique-t-elle pas à tous sans distinction? Avec cette menace, que rejette l'ensemble des personnels même ceux non touchés par cette décision, la rentrée scolaire prochaine risque d'être incertaine et l'occasion sera donnée à ces milliers de personnes qui, comme chaque année, viennent faire la queue devant le siège de la Direction à la recherche d'une solution à des problèmes de plus en plus nombreux, qui n'attendent que ça pour exiger le départ des responsables de la Direction de l'éducation.