Le président sahraoui Mohamed Abdelaziz a saisi, mardi dernier, le Conseil de sécurité, après l'arrestation et la détention abusive de militants sahraouis des droits de l'homme par les autorités marocaines. Dans sa lettre à M.Le Loung Minh, président de l'organisme onusien, le président sahraoui écrit: «Le Conseil de sécurité des Nations unies, en tant que garant du processus de paix, doit intervenir auprès des autorités marocaines pour demander la libération immédiate des militants sahraouis des droits de l'homme détenus à Casablanca et des douzaines d'autres militants détenus dans les différentes prisons marocaines.» M.Abdelaziz a également demandé au Conseil de sécurité de prendre toutes les mesures nécessaires «afin d'éviter la dégradation de la situation». Pour le président Abdelaziz, le Maroc doit assumer ses responsabilités face à «cette dérive». Il réitère, à cet effet, la revendication d'élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) afin de prendre en charge la protection des droits de l'homme dans les territoires occupés. Lundi dernier, le président sahraoui avait demandé à l'Union européenne de réagir «devant de tels actes graves, injustes et intolérables» pour exiger du Maroc de «mettre un terme à une politique répressive qui ne fait pas honneur aux relations de partenariat qui le lient à l'UE». Dans un message adressé au président du Conseil de l'Europe, le Suédois Frederik Reinfeldt, le chef de l'Etat de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a demandé au CE de réagir «devant de tels actes graves, injustes et intolérables». Par ailleurs, le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps) a dénoncé les pratiques «inhumaines» et «coloniales» visant à faire taire le peuple du Sahara occidental qui aspire à exercer son droit légitime à l'autodétermination. Pour le Cnasps, «ces arrestations interviennent dans un contexte particulier, caractérisé par les succès enregistrés par la diplomatie sahraouie, qui ont élargi l'audience internationale de la Rasd, et au moment où se renouvellent les élans de solidarité large avec le peuple sahraoui». En effet, la 4e commission de l'Assemblée générale des Nations unies, tenue à New York, a été marquée par une nette avancée de la diplomatie sahraouie. Au terme de ses travaux, vendredi dernier, cette Commission a adopté 9 résolutions relatives aux 16 territoires non autonomes, dont le Sahara occidental. Pour ces territoires, l'Assemblée générale a engagé les puissances administratrices à «favoriser leur évolution vers la souveraineté». Pour rappel, les sept militants sahraouis des droits de l'homme ont été «arrêtés et séquestrés» à l'aéroport de Casablanca, la semaine dernière, alors qu'ils revenaient d'une visite aux camps sahraouis à Tindouf. Depuis, il n'y eut aucune nouvelle de ces militants sahraouis des droits de l'homme, qui ont été conduits vers une destination inconnue.