Le procès en appel des cadres de l'Ecole supérieure de police s'est poursuivi hier, à la cour d'Alger. Les audiences ont débuté, pour rappel, durant la journée de jeudi dernier. Douze inculpés dans le cadre de cette affaire ont défilé devant le tribunal criminel. Le procureur général a requis à l'encontre des prévenus des peines allant de 1 à 8 ans de prison ferme. Ces derniers sont poursuivis pour «usage de faux, atteinte à l'honorabilité de la fonction et abus de pouvoir». L'affaire remonte à deux ans lorsqu'une «tricherie» a été découverte dans les résultats du concours d'accès au rang de commissaire principal, organisé par l'Ecole supérieure de police de Châteauneuf. «La tricherie» en question consistait en une différence entre la note portée sur la feuille d'examen de certains candidats et celle affichée sur la liste finale destinée à la direction de la Fonction publique, selon ce qui ressort de l'audience. Le principal accusé, M.D., avait reconnu devant la cour l'existence d'irrégularités ayant trait au non-respect du cahier des charges régissant ce type de concours. Le procès intervient après l'appel introduit par toutes les parties impliquées, contre le verdict prononcé le 19 juillet 2007 par le tribunal de première instance de Sidi M'hamed comprenant des peines allant jusqu'à 3 ans de prison contre certains des 12 prévenus et l'acquittement pour d'autres. Tout en soutenant que cette affaire relève «d'un complot et d'une affaire de clan», la défense a plaidé, hier, l'innocence en faveur de ses mandants. «Il ne s'agit que d'un montage fait de toutes pièces par les détracteurs des inculpés», déclare l'un des avocats. Cette affaire qui porte atteinte à «la crédibilité de l'Etat», remonte au mois de mai 2008 suite à une lettre anonyme adressée au directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn) faisant état de «magouilles et de complaisance» dans les épreuves d'accès au grade de commissaire principal à l'Ecole supérieure de police de Chateauneuf, et où des noms d'officiers «n'ayant pas le niveau requis» auraient été cités et dont l'un serait, selon les auteurs de la lettre en question, connu pour son niveau très «médiocre». Une dénonciation qui a poussé le Dgsn, Ali Tounsi, à se déplacer personnellement à cette école le jour même de l'examen. A l'heure où nous mettons sous presse, le verdict n'a pas encore été rendu. Les plaidoiries se sont poursuivies dans la soirée.