L'application du Code des marchés publics continue de susciter débat au sein de la famille entrepreneuriale. Dans le cadre des activités de la Confédération algérienne du patronat (CAP), le bureau de Béjaïa a initié, avant- hier à l'hôtel Tabet au profit de ses adhérents, un séminaire de formation consacré essentiellement aux marchés publics. Il s'agit de présenter la législation des marchés publics, son évolution, son impact et la perception qu'en font les opérateurs locaux. La dernière révision du Code des marchés publics, qui remonte au 26 octobre 2008, a été largement débattue. Elle s'articule autour de 45 articles modifiés dont 26 consacrés aux organes de contrôle. Les pouvoirs publics semblent déterminés à mettre en place des organes de contrôle à même d'améliorer la transparence dans l'utilisation des fonds publics. Un avis que ne partage pas la Fédération du Btph de Béjaïa, qui dans une déclaration rendue publique, la veille, dévoile «les limites et les carences des pratiques de certains responsables sur la base de ce code». La Fédération DU Btph cite le dossier LSP et celui de l'exécution des marchés publics pour illustrer ce qu'elle considère comme «un abus de pouvoir et d'autorité et un excès de zèle démesuré». L'ingérence de la Dlep s'illustre, selon le communiqué de la Btph par «la détermination du prix de cession du mètre carré, la rigidité dans l'établissement des PV de constat d'avancement des travaux et l'interdiction aux opérateurs de satisfaire le voeu des acquéreurs quant au choix des produits de finition». Concernant l'exécution des marchés publics, la Fédération des bâtisseurs de Béjaïa stigmatise «l'incitation à l'entame des travaux sans ordre de service (ODS)», mettant en exergue tout ce qu'elle induit comme méfaits aux entreprises dont «l'insécurité, la multiplication des avenants et les retards dans leurs approbations». qui s'ajoutent «aux pénalités de retard appliquées systématiquement par les maître de l'ouvrage sans prendre en considération la masse des travaux supplémentaires et les pénuries cycliques de matériaux de base». Les questions liées à la caution qui n'est plus obligatoire, mais qui peut toujours être requise ainsi que la prise en compte de l'inflation officiellement enregistrée, ont suscité des débats et soulevé des interrogations parmi les chefs d'entreprises présents. Ces derniers se sont plaints également du non-respect de la réglementation en vigueur même si celle-ci comprend des contradictions telle que la notion de prestation courante, qui dans le secteur du Btph tend à niveler tous les opérateurs au lieu de les différencier par leur niveau d'expertise, d'expérience, de qualification et de technologie. Il va de soi «du délai de réalisation des projets d'envergure imposé aux entreprises par la Dlep et son entêtement à réviser les marchés avec des coefficients fixes, contrairement au code qui détermine ces coefficients en fonction de l'ampleur du marché». Au cours de ce séminaire, les participants sont arrivés à la conclusion selon laquelle la rentabilité et la compétitivité des entreprises algériennes nécessitent d'autres aménagements tout comme elles requièrent des mesures pertinentes et complémentaires à la législation des marchés publics tels un financement plus approprié, un soutien technologique plus renforcé et conséquent, en un mot, des politiques publiques plus puissantes pour, à la fois résorber le chômage, et asseoir une croissance de plus en plus autonome par rapport aux recettes des hydrocarbures.