En raison de la chute des cours du pétrole, l'Etat sera donc appelé à pomper dans ses caisses pour financer le budget de l'année 2010. Le déficit budgétaire sera un véritable casse-tête pour l'Etat durant l'année 2010. Le fossé s'élargit davantage entre les recettes et les dépenses. Alors que les recettes sont en baisse de 3081,5 milliards de dinars, les dépenses, quant à elles, vont nettement augmenter, atteignant 5860,9 milliards de dinars soit 7,1%, une évolution par rapport à 2009. Cet écart a été accentué par la chute des prix du pétrole. Raison pour laquelle l'Etat sera donc appelé à pomper dans ses caisses pour financer le budget de l'année prochaine. L'avant-projet de loi de finances 2010 reconnaît cette situation. «Le budget de l'Etat sera fortement sollicité en 2010, comparativement aux exercices précédents et en raison du repli des recettes d'une part et de l'augmentation des dépenses d'autre part», note le document. Un tel profil du budget de l'Etat se traduirait en 2010 par des déficits budgétaires et du Trésor, rapportés au PIB, respectivement de -26% et de - 25,5%. Les dépenses budgétaires en 2010 se ventilent en 2838,0 milliards DA en dépenses de fonctionnement et en 3022,9 milliards de DA en dépenses d'équipement, soit une évolution respectivement de 6,6% et de 7, 4% par rapport à celles prévues dans la loi de finances complémentaire 2009. La plus grande part du budget de fonctionnement est consacrée, comme à l'accoutumée, à la Défense nationale avec 421,7 milliards DA suivie par l'Education nationale avec 390,5 milliards DA. Les Collectivités locales ont également un budget consistant estimé à 387,1 milliards DA. Le reste est réparti sur les autres secteurs selon la priorité. Il faut reconnaître que l'Etat tente de rationaliser ses dépenses à travers la réduction des charges de fonctionnement. En termes d'accroissement en valeur absolue, le budget de fonctionnement progresserait de 176,7 milliards de dinars. Celui-ci sera marqué par une augmentation des charges au titre de la dette publique et une augmentation des dépenses des rémunérations qui s'élève à 42,6 milliards de DA induite par la prise en charge notamment de nouveaux postes budgétaires en 2010. L'ouverture de ces postes atteindrait en 2010, le nombre de 59.569 répartis entre 14 départements ministériels. Les collectivités locales ne seront pas marginalisées. Une dotation de 168 milliards DA sera allouée au Fonds commun des collectivités locales. Pour l'entretien et gardiennage des écoles, l'avant- projet prévoit un budget de 15 milliards de DA. S'ajoutent à cela différentes enveloppes destinées au relèvement du Snmg, les indemnités et les wilayas déléguées avec 15 milliards de DA. Cependant, l'Etat va réduire ses contributions à la subvention du lait et du blé. Pour le lait, la contribution de l'Etat passe de 32,22 milliards de DA en 2009 à 6,18 milliards de DA en 2010. S'agissant du blé, l'apport de l'Etat passe de 160 milliards DA en 2009 à 90 milliards en 2010, et ce, en raison de la baisse des cours sur le marché international. Concernant le budget d'équipement, il s'élèverait en termes de crédits de paiement à 3022,9 milliards DA. Ces crédits seront répartis en 2500,1 milliards DA au titre d'investissements répartis entre 650,8 milliards DA au titre d'opérations nouvelles et 1849,3 milliards DA au titre du programme en cours, représentant les trois quarts du budget d'investissement de 2010. Les secteurs qui bénéficieront le plus de ces crédits sont les infrastructures économiques et administratives avec 1093,9 milliards DA soit 43,8 millards DA du budget d'investissement. Ces crédits seront destinés essentiellement à la réalisation des routes, le rail et les infrastructures administratives. L'agriculture et l'hydraulique viennent en second lieu avec 347,7 milliards DA, soit 13,9% du budget d'investissement. Quant à l'Education nationale, ses crédits sont de l'ordre de 280,5 milliards DA, soit 11,2% du budget. Alors que ce secteur a eu auparavant la part du lion, le gouvernement a réduit ses fonds. Pourquoi? La réforme est-elle parvenue à sa fin? Pourtant le secteur souffre de beaucoup d'insuffisances. Malgré le train de réformes engagées, l'éducation n'a pas encore sorti la tête de l'eau puisque avec l'accroissement du nombre d'élèves, les établissements sont toujours surchargés.