Des membres du groupe terroriste de la katibet El Feth ont été condamnés à de lourdes peines. Ils ont comparu devant la justice pour leur participation au double attentat kamikaze perpétré le 4 janvier 2008 contre la caserne de la Garde républicaine et une cafétéria au lieudit Haï Lido à Mohammadia. Deux personnes ont péri dans l'attentat alors que 11 autres ont été blessées. L'affaire a été examinée hier par le tribunal criminel près la cour d'Alger siégeant en session criminelle. Le groupe est composé de 14 terroristes dont 5 ont été arrêtés en octobre 2007 et 9 autres sont en fuite. Les 5 terroristes qui se trouvaient sous mandat de dépôt depuis leur arrestation ont été condamnés à une peine de 7 ans de prison ferme. La peine est assortie, pour deux d'entre eux, de la saisie de leurs véhicules qui auraient été achetés par Omar Ben Titraoui, ex-émir de la katibet El Feth abattu récemment à Boumerdès par les forces spéciales. Les 9 autres membres du groupe, parmi lesquels Omar Ben Titraoui et son bras droit Boutrik ont écopé d'une peine capitale par contumace. Les personnes condamnées étaient poursuivies pour adhésion à un groupe terroriste tandis que celles qui sont en fuite l'ont été pour constitution de groupe terroriste. Parmi ces derniers, figurent deux terroristes activant pour le compte de la katibet Feth El Islam du Liban. Ils s'agit de A. Faïssal et de B. Azzedine, arrêtés au début de l'année 2009 dans le camp des réfugiés palestiniens dans le sillage du conflit à Nahr El Barid. Interrogés par la présidente du tribunal, tous les prévenus ont nié en bloc d'avoir eu un quelconque lien avec le groupe terroriste. Ils sont également revenus sur leurs déclarations faites selon eux «sous la menace» devant la police judiciaire et le juge d'instruction. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis 15 ans de prison ferme contre les 5 personnes arrêtées et une peine capitale contre les terroristes en fuite. Selon lui, les terroristes appréhendés avaient des tâches permanentes au sein du groupe armé. Ils sont des indicateurs à la solde du groupe au maquis. Ils fournissaient des renseignements sur les cibles et le mouvement des services de sécurité et transportaient les terroristes de et vers Boumerdès. L'achat des téléphones portables et des puces fait partie aussi de leurs missions et l'un deux avait servi de prête-nom pour l'ex-émir qui avait besoin de subir une opération chirurgicale. Les avocats de la défense ont plaidé l'acquittement de leurs mandants en déclarant que l'enquête aurait été menée à charge et non à décharge.