Le ministre du Commerce souligne que pour l'Algérie, il n'a jamais été question de négocier quoi que ce soit. L'Algérie ne concédera rien, ne fléchira pas et ne fera pas le moindre pas en arrière quant aux nouvelles règles régissant le commerce extérieur décrétées cet été. Voilà en substance, le message transmis par le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaâboub aux opérateurs turcs lors d'une rencontre tenue au Sheraton. Ces mêmes messages, le ministre les a diffusés en direct sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale, à tous les partenaires économiques étrangers de l'Algérie: «Maintenant que les nouvelles règles sont fixées, les opérateurs économique, étrangers n'ont qu'à se soumettre aux lois souveraines de la République algérienne», a-t-il avancé. Ces lois, ajoute le ministre, font partie intégrante de la souveraineté nationale, ce qui les rend «sacrées», non «négociables». qui les met à l'abri de tout «marchandage». Sans aller jusqu'à l'avouer, le ministre a laissé entendre que certaines parties tentent de faire pression sur l'Algérie pour reculer. Des tentatives qui seront vouées à l'échec, met-il en garde. Sachant qu'à travers la nouvelle orientation de l'économie nationale, l'Algérie vise, et «c'est tout à fait légitime» à garantir une meilleure transparence du commerce extérieur. Le nouvel arsenal juridique constitue, en fait des outils inaliénables pour «immuniser l'économie nationale». Des outils que l'Algérie n'a aucunement l'intention d'utiliser contre une quelconque partie ou un quelconque partenaire quelle que soit sa nationalité. Un détail que le ministre considère comme extrêmement important du fait que des voix se sont élevées à l'extérieur pour «crier au complot». Le ministre du Commerce souligne que pour l'Algérie, il n'a jamais été question de négocier quoi que ce soit. D'ailleurs, le projet de loi portant loi de finances 2010 a confirmé les choix du gouvernement, notamment en ce qui concerne les activités du commerce extérieur, qui ne peuvent être exercées par des personnes physiques ou morales étrangères que dans le cadre d'un partenariat dont l'actionnariat national résidant est égal au moins à 30% du capital social. «L'on est conscient que cela a soulevé l'ire de nos partenaires. Nous signalons que cette mesure, comme toutes les autres décisions prises dans le cadre de la régulation du commerce extérieur, étaient mûrement réfléchies et versent dans l'intérêt du pays», soutient-il. Hier, Djâaboub est revenu sur le nouveau décret portant révision des conditions d'inscription au registre du commerce et révision des règles de pratique commerciale en Algérie par les commerçants étrangers, notamment les détaillants, les importateurs et les exportateurs. Une autre mesure stigmatisée par les concernés. Djaâboub accuse sans généraliser, certains de vouloir profiter du vide juridique et de l'ambiguïté des textes algériens pour faire carrément dans la fuite des capitaux et le blanchiment d'argent. Rappelons dans ce sens qu'une enquête effectuée par le ministère du Commerce en 2008 a permis de débusquer plus d'un millier de commerçants étrangers fraudeurs activant dans notre pays. Il a, ainsi, été recensé 1586 infractions relatives à l'exercice hors du siège déclaré, à la facturation, à la non-déclaration des employés, à la production et à la commercialisation de produits non conformes aux normes nationales, en plus de l'exercice d'une activité non déclarée. Suite à cela, les ser-vices de contrôle ont procédé à l'établissement de 1321 procès-verbaux qu'ils ont adressés à la justice, outre la radiation définitive de ces commerçants du registre du commerce. Ce nouveau texte qui verra le jour prochainement, vise à mettre fin à ces pratiques frauduleuses, à imprégner cette activité d'une transparence totale, à mettre en place des mécanismes susceptibles d'assurer à l'Etat de recouvrer pleinement ses droits en matière d'impôts et à garantir les droits des travailleurs à la sécurité sociale, précise Djaâboub. Dans un autre chapitre, le ministre du Commerce a annoncé que le comité ministériel chargé d'examiner le dossier de l'OMC va se réunir les semaines prochaines pour répondre aux 15 questions posées dans le cadre de négociations d'adhésion à cette organisation. Mais Djaâboub affirme déjà que l'Algérie maintiendra la condition de résidence pour les commerçants étrangers. Une condition que les USA espèrent bannir. L'Algérie apportera des éléments de réponse sur les nouvelles mesures économiques. Par ailleurs, le ministre a affirmé qu'un accord avec l'Union européenne va être notifié au sujet du double prix sur le gaz. L'UE, tout comme l'Organisation mondiale du commerce, reprochait à l'Algérie de pratiquer le double prix sur le gaz: un prix fort à l'exportation et faible sur le marché local. La partie algérienne a fini par convaincre le partenaire européen du bien-fondé de la mesure. Enfin, Djaâboub a annoncé que l'Algérie ne compte pas importer de bétail à l'approche de l'Aïd: «Cet exercice ne servira à rien puisque les bétails importés seront aussi chers que ceux vendus sur le marché local.» Enfin, Djaâboub a annoncé que l'Algérie est en négociation avec cinq constructeurs automobiles dans le cadre du projet de la voiture algérienne.