Défaillances, absence de conditions d'hygiène, insalubrité, encombrement et vétusté des équipements caractérisent cette infrastructure portuaire. «Le Japonais con-somment annuellement entre 70 à 80 kg de poisson tandis que l'Algérien se contente d'une moyenne de 6 à 7 kg/an», a affirmé un spécialiste. Par ailleurs, un Espagnol consomme huit fois plus de fruits de mer qu'un Algérien. Ce faible ratio est dû, selon les spécialistes, à la déficience de la production, d'une part, et à l'absence de culture gastronomique, d'autre part. Les conditions de pêche lamentables et déplorables sont accentuées par un défaut de stockage et de distribution. La chaîne est en panne. Faute de maîtrise des techniques modernes d'entreposage, les risques d'intoxication sont ambiants. En effet, se procurer un légume au marché de la Bastille accroît le risque d'une intoxication alimentaire tandis que consommer un poisson acheté à la pêcherie d'Oran risque de provoquer un séjour à l'hôpital. La pêcherie d'Oran est polluée. Insalubrité, encombrement, vétusté de la poissonnerie, absence de conditions d'hygiène sont autant de défaillances qui continuent de dominer le port de pêche d'Oran. Le constat est désolant. D'aucuns ne s'attendaient à ce laisser-aller caractérisé par la disette et l'absence totale d'appareil de gestion de cette infrastructure qui alimente, quotidiennement, plus d'un million d'âmes. Au quai de vente, l'hygiène fait défaut. Devant la vétusté des appareils de pêche, il n'est pas sûr que le poisson consommé soit propre du fait qu'il est transporté à bord de chalutiers insalubres et vendu sur des étals sales. Les parquets des marchés de la Bastille et d'El Hamri sont crasseux et visqueux. Le port de pèche d'Oran nécessite, en urgence, un traitement de choc et une prise en charge de premier ordre avant qu'une catastrophe alimentaire collective n'arrive. Récemment, les membres de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Oran ont interpellé les pouvoirs publics quant aux insuffisances précitées. Pis, la pollution a gagné les eaux du bassin de débarquement des unités de pêche vu que le port manque d'espaces d'accueil pour les bateaux qui accostent à leur retour du large. «Cette situation pénalisante est imputable à la vétusté des locaux et à l'absence d'une étude réelle pour l'extension de la poissonnerie», s'est exclamé un ancien pêcheur. A cela s'ajoute la problématique de l'absence des locaux d'entreposage et d'unité de fabrication de glace. «Il n'est un secret pour personne, y compris les responsables locaux, que des eaux usées sont déversées dans nos locaux», a ajouté un autre pêcheur qui a soutenu que ce problème a été soulevé à maintes reprises lors des visites officielles. «Nous voulons bien travailler et accroître la production, mais nous n'avons pas d'interlocuteur fiable», a affirmé un jeune investisseur, indiquant que «notre seule demande est qu'on évacue le port de ces bateaux défectueux qui encombrent le port depuis de longues années.» Prenant leur mal en patience, les pêcheurs attendent la réception du nouveau port de pêche de Krystel dont les travaux ont été entamés en 2007. Mais en attendant sa réception, il a été décidé du transfert du port de pêche d'Oran vers l'Entreprise de gestion des ports et abris de pêche (Egpp) qui aura à charge l'assainissement, l'éclairage public, le bitumage des accès, le dallage du quai des débarquements des bateaux de pêche, la création de points d'eau, de sanitaires ainsi que la réalisation de postes électriques.